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Covid-19 : le Cambodge solidaire de la Chine

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Une personne venant du Cambodge a été déclarée porteuse de Coronavirus. Sur le territoire, un unique cas a été rapporté, mais l’épidémie inquiète dans ce pays où les liens avec la Chine se sont intensifiés.

Une touriste américaine âgée de 83 ans a été contrôlée positive au coronavirus à son arrivée à l’aéroport en Malaisie, après avoir débarqué au Cambodge vendredi 14 février du MS Westerdam, un bateau de croisière américain. Ce navire était parti de Hong Kong avec à son bord 1 455 passagers et 802 membres d’équipage. Alors que la crise du coronavirus éclate, il se voit refuser d’accoster dans cinq pays de la région. Après avoir erré en mer pendant deux semaines, le Cambodge lui a ouvert son port à Phnom Penh.

À bord, les passagers ont régulièrement été testés, selon la compagnie maritime. À leur arrivée, des tests, réalisés par les autorités sanitaires cambodgiennes, se sont révélés négatifs. À ce jour, 1 003 personnes sont toujours à bord du MS Westerdam, dans le port de Sihanoukville, selon les autorités locales, tandis que 1 254 ont été autorisées à débarquer pour rentrer chez elles. Et 144 voyageurs ont pris le même vol pour la Malaisie que la passagère malade, après avoir transité par Phnom Penh.

Un coup de communication

Vendredi 14 février au matin, le premier ministre cambodgien en personne avait accueilli ces passagers, leur offrant bouquets de roses et accolades. « Bien que le Cambodge soit un pays pauvre, il s’est toujours uni à la communauté internationale pour résoudre les problèmes auxquels le monde et notre région sont confrontés », a déclaré Hun Sen. Une décision saluée comme un exemple de « solidarité internationale » par le directeur de l’OMS, ainsi que par le président Donald Trump sur son compte Twitter.

Sur les réseaux sociaux, des Cambodgiens ont applaudi « l’humanité » de leur leader, alors que d’autres ont taclé un coup de communication, au lendemain de l’annonce de l’Union européenne de suspendre partiellement l’accord douanier préférentiel « Tout sauf les armes » (TSA). Une sanction économique prise en réaction aux « violations constantes et répétées des droits humains » constatées depuis des élections controversées en 2018.

Un indéfectible allié de la Chine

Dès le début de l’épidémie de Covid-19, Hun Sen s’est affirmé comme un indéfectible allié de la Chine. Le 27 janvier dernier, un premier – et pour l’instant unique –, cas de coronavirus détecté sur le territoire était officiellement annoncé : un touriste chinois de 62 ans, en provenance de Wuhan. Soigné à l’hôpital de Sihanoukville, il est depuis rentré chez lui, mais trois autres personnes ont été diagnostiquées positives parmi les passagers du même vol, à leur retour à Shenzhen, selon les autorités chinoises. En tout, 3 000 passagers en provenance de Wuhan avaient séjourné entre les villes de Siem Reap et Sihanoukville avant que les liaisons aériennes ne soient suspendues, alimentant – au vu du délai d’incubation – les inquiétudes quant à de possibles transmissions non-détectées.

Par ailleurs, Hun Sen a annoncé qu’il refusait de rapatrier les diplomates et 23 étudiants cambodgiens à Wuhan et il a refusé de couper les 500 liaisons hebdomadaires aériennes avec la Chine.

Le 5 février, Hun Sen a été accueilli à Pékin où il s’est affiché aux côtés du président chinois. « C’est dans le besoin que l’on reconnaît ses vrais amis », l’a salué Xi Jinping. Au fil des ans, la Chine est devenue le plus important partenaire commercial du Cambodge, son premier investisseur direct (2,77 milliards d’euros en 2019), et la première source de touristes dans le royaume avec plus de 2 millions de visiteurs au cours des dix premiers mois de l’année 2019. Le nombre d’expatriés au Cambodge a atteint jusqu’à 250 000 personnes en 2019, une hausse rapide liée au boom de la ville côtière de Sihanoukville, où s’est développée une importante industrie du casino destinée aux visiteurs Chinois.

La situation est sous contrôle

Compte tenu de la pauvreté de ses infrastructures de santé, le Cambodge est-il en mesure de faire face à une éventuelle épidémie de Covid-19 ? « Nous n’avons pas coupé les lignes aériennes car il est plus facile de contrôler les entrées aux aéroports qu’aux postes frontières », explique le docteur Ly Sovann, porte-parole du ministère de la santé. Il assure cependant que la situation est sous contrôle, et met en avant l’efficacité d’une hotline pour informer le public et faire remonter des signalements de cas suspects. Un peu moins de cent tests de diagnostics au coronavirus ont été réalisés depuis le début de la crise à l’Institut Pasteur, le laboratoire de référence, dont la vingtaine à bord MS Westerdam, selon les autorités sanitaires.

Par Éléonore Sok-Halkovich – La Croix – 17 février 2020

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