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600 000 foyers birmans vivent en partie de l’argent de l’expatriation

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C’est une réalité connue de ceux qui travaillent au plus près des Birmans, qui sort souvent dans les conversations entre locaux mais qui n’étaient pas encore clairement documentée de manière chiffrée, un vide que l’étude conduite par l’Office central des statistiques (OCS) vient combler :

la Birmanie devient de plus en plus en pays de diaspora et ce sont aujourd’hui quelque 5% des foyers du pays qui ont au moins un de leurs membres à travailler à l’étranger comme expatriés, soit plus de 600 000 foyers dont les ressources dépendent de migrants économiques. C’est là l’un des résultats probants de l’étude sur les conditions de vie en Birmanie qui a été conduite en 2017 par l’Office central des statistiques mais qui n’a été rendue publique que le 7 février dernier lors d’une présentation tenue à Nay Pyi Taw.

Selon U San Myint, le directeur général de l’OCS, ces migrants proviennent essentiellement de familles d’agriculteurs et le principal pays d’accueil reste la Thaïlande, même si la Corée du Sud, la Malaisie et surtout Singapour reçoivent leur part d’expatriés. Le schéma est régional, a expliqué U Set Aung, le vice-ministre de la Planification, des Finances et de l’Industrie : au sud du pays, les jeunes partent chercher du travail en Thaïlande. C’est un mouvement très puissant dans la région du Tanintharyi et dans les états de Kayin et de Mon, où pour un même type d’emploi, les salaires sont nettement plus élevés dans le pays voisin. Il n’est pas rare dans l’état de Mon que des individus travaillent en Thaïlande comme ouvriers agricoles chez des exploitants de caoutchouc et possèdent eux-mêmes leur exploitation de caoutchouc dans le Mon où ils utilisent une part de leur salaire thaï pour payer d’autres Birmans à produire le caoutchouc local !

L’étude confirme bien sûr les propos du vice-ministre, précisant que dans les états de Kayin et de Mon ce sont 38,1% et 32% des foyers respectivement qui reçoivent de l’argent de membres travaillant à l’étranger, alors que dans l’Arakan les envois proviennent surtout de Malaisie et qu’à Yangon, ils viennent plutôt de Singapour. Mais au final le phénomène existe dans presque tout le pays.

Si cet apport d’argent aide évidemment les familles et circule dans l’économie birmane, ce mécanisme d’expatriation économique des jeunes prive aussi le pays d’une main d’œuvre dynamique, qui part tôt dans la vie sans achever un cursus scolaire de bon niveau.

Lepetitjournal.com – 13 février 2020

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