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Face à l’emprisonnement de journalistes au Vietnam, l’UE privilégie le dialogue

L’UE s’est montrée hésitante mercredi 6 janvier à l’idée de recourir à des sanctions commerciales contre le Vietnam, après l’annonce faite par le pays de lourdes condamnations visant des journalistes, le dernier acte de répression du parti communiste vietnamien au pouvoir à l’égard de mouvements dissidents.

L’UE s’est montrée hésitante mercredi 6 janvier à l’idée de recourir à des sanctions commerciales contre le Vietnam, après l’annonce faite par le pays de lourdes condamnations visant des journalistes, le dernier acte de répression du parti communiste vietnamien au pouvoir à l’égard de mouvements dissidents.

Trois journalistes membres de l’Association des journalistes indépendants du Vietnam (IJAVN), un organisme de défense de la liberté d’expression, ont été condamnés à des peines allant de 11 à 15 ans de prison à Hô Chi Minh mardi (5 janvier). Le chef d’accusation ? Avoir rédigé, stocké et relayé de fausses informations sur le gouvernement.

« Il s’agit d’une très mauvaise nouvelle, et nous appelons les autorités vietnamiennes à libérer les personnes arrêtées pour avoir exprimé leurs opinions », a expliqué le porte-parole de la Commission européenne Peter Stano mercredi (6 janvier).

« Nous entretenons un dialogue formel avec le Vietnam et nous tenterons de trouver une solution en maintenant ce dialogue. C’est l’option que nous voulons privilégier. Les sanctions sont un instrument, et non un objectif en soi », a fait savoir M. Stano.

Ces condamnations constituent le dernier acte de répression du gouvernement à l’encontre de dissidents politiques, de militants et autres personnalités indépendantes tandis que le parti communiste au pouvoir prépare son congrès national quinquennal prévu en janvier, d’après Al Jazeera.

La situation humanitaire au Vietnam se détériore, alors que Hô Chi Minh a conclu un accord de libre-échange avec Bruxelles l’année dernière. Une entente trouvée après six ans de négociations et qui se révèle être la plus ambitieuse jamais établie avec un pays en développement.

L’accord, qui élimera 99 % des droits de douanes des deux côtés et réduira les barrières non tarifaires, a reçu le feu vert du Parlement européen malgré les appels de plusieurs législateurs et ONG de le postposer tant que la situation humanitaire ne s’est pas améliorée.

La procédure de sanctions « doit être précédée d’une analyse détaillée, et nous allons nous y atteler », a déclaré M. Stano, soulignant qu’« il n’était pas très logique de présenter une proposition si vous saviez d’avance qu’elle n’avait aucune chance de recevoir l’unanimité » par les États membres.

Le mois dernier, les nations européennes se sont accordées pour mettre sur pied un régime semblable à la Loi Magnitski, habilitant le bloc à prendre des mesures punitives plus rapidement sur les acteurs responsables de violations des droits de l’homme dans le monde entier.

La porte-parole de la Commission européenne Miriam Garcia Ferrer a soutenu que « l’accord de libre-échange [était] conjugué à l’accord politique entre les deux parties, qui porte une dimension liée au respect des droits de l’homme ; une dimension qui représente elle-même la clé de voûte de l’accord commercial ».

« Si nous enregistrons des violations aux droits de l’homme graves et systémiques, comme dans le cas du Vietnam et d’autres pays, nous pouvons suspendre nos préférences commerciales. Mais, il s’agit ici d’une procédure de dernier recours », a-t-elle ajouté.

Par Vlagyiszlav Makszimov – EURACTIV.com – 7 janvier 2021

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