Birmanie: les minorités ethniques aux côtés des manifestants pro-démocratie
Depuis le début des manifestations, les minorités ethniques en Birmanie se sont jointes au mouvement pour s’assurer que leurs voix sont également entendues. Certaines minorités sont les premières cibles de l’armée, certaines d’entres elles ont été en conflit avec les militaires depuis des décennies, et l’arrivée au pouvoir de la junte fait craindre de nouveaux massacres.
La Birmanie compte 135 minorités ethniques et aujourd’hui, elles ne veulent plus être marginalisées. S’unir contre un ennemi commun, c’est la raison pour laquelle de nombreuses minorités ont rejoint les mouvements de manifestations anti-junte. Comme le reste de la population birmane, ces groupes veulent la fin du régime militaire.
Par exemple, près de la ville de Dawei, dans le sud du pays, des centaines de Karens ont continué à manifester ces derniers jours, en brandissant leur drapeau bleu, blanc et rouge et en appelant à « en finir avec la dictature ».
Pour assurer leur protection, l’Union nationale karen, l’un des principaux mouvements armés de rebelles, escorte régulièrement les cortèges.
Dès mi-février, 29 groupes ethniques se sont unis pour créer le Groupe national de grève inter-communautés afin de soutenir les minorités et s’assurer qu’elles sont protégées lors des manifestations.
Pour les représentants de la minorité Chin, se battre aujourd’hui c’est « s’assurer l’espoir d’un meilleur avenir » car ils craignent surtout que la répression des minorités s’accentue si l’armée reste au pouvoir après ce coup d’État.
Radio France Internationale – 8 mars 2021
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