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Birmanie : Aung San Suu Kyi jugée pour sédition

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L’ex-dirigeante birmane Aung San Suu Kyi, renversée par un coup d’Etat militaire et inculpée à de multiples reprises par la junte, a comparu mardi devant le tribunal pour sédition. 

Le procès, politiquement motivé d’après de nombreux observateurs, se tient à huis clos dans un tribunal étroitement gardé, spécialement mis en place dans la capitale Naypyidaw.

Interpellée au matin du 1er février et assignée depuis à résidence, la lauréate du prix Nobel de la paix 1991, “en bonne santé” selon ses avocats, fait face à des poursuites judiciaires diverses.

Elle comparaît depuis lundi devant le tribunal pour importation illégale de talkies-walkies, non-respect des restrictions liées au coronavirus et violation d’une loi sur les télécommunications.

Mardi, un second volet s’est ouvert pour sédition, une procédure dans laquelle elle est poursuivie au côté de l’ex-président de la République Win Myint.

L’ancienne cheffe de facto du gouvernement birman, âgée de 75 ans, est également inculpée pour avoir violé une loi sur les secrets d’Etat datant de l’époque coloniale et pour corruption, accusée d’avoir perçu plus d’un demi-million de dollars et une dizaine de kilos d’or de pots-de-vin. Aucune date de procès n’a été avancée pour ces deux charges, les plus lourdes à son encontre.

D’après de nombreux observateurs, ces accusations sont uniquement motivées par des considérations politiques: neutraliser Aung San Suu Kyi, icône de la démocratie sous les précédents régimes militaires et grande gagnante des élections de 2015 et de 2020.

Elle n’a pas pu encore se défendre devant le tribunal, mais “elle est résistante (…) et se montre confiante”, a relevé à l’AFP Min Min Soe, l’une de ses avocates.

La veille, un autre de ses avocats, Khin Maung Zaw, avait tout de même dit “se préparer au pire”, dénonçant des accusations “absurdes”.

Elle encourt de longues années de prison si elle est reconnue coupable.

Ce premier procès se tient alors que la Birmanie est en ébullition depuis le coup d’Etat avec des manifestations, des grèves massives qui paralysent une partie de l’économie et une recrudescence des violences entre l’armée et plusieurs factions ethniques rebelles.

Plus de 860 civils ont été tués par les forces de sécurité ces derniers mois, selon l’Association d’assistance aux prisonniers politiques (AAPP). 

Aung San Suu Kyi a déjà passé plus de 15 ans en résidence surveillée sous les précédentes dictatures militaires, avant d’être libérée en 2010 et de prendre cinq ans plus tard la tête du pays.

Son image s’était considérablement ternie ces dernières années à la suite du drame des musulmans rohingyas qui ont fui en 2017 par centaines de milliers les exactions de l’armée pour se réfugier au Bangladesh voisin. 

Le fait qu’elle soit redevenue une prisonnière politique et le procès qui s’est ouvert pourraient de nouveau changer la donne. 

Les audiences doivent reprendre la semaine prochaine.

Agence France Presse – 15 juin 2021

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