Birmanie : au moins 17 morts dans une mine de jade après un éboulement
Au moins 17 personnes sont présumées mortes après un éboulement qui a piégé des dizaines de travailleurs dans une mine de jade du nord de la Birmanie, ont indiqué mardi des sources et médias locaux.
L’accident est survenu lundi soir dans la région de Hpakant, près de la frontière chinoise dans l’État Kachin, où un énorme glissement de terrain avait enseveli 300 travailleurs en 2020 après des pluies de mousson, la pire catastrophe qu’ait connue le secteur minier du pays.
Selon une source locale, «17 corps ont été retrouvés jusqu’à présent». L’AFP n’a pu confirmer ce chiffre de manière indépendante.
Selon cette source, la compagnie propriétaire de la mine, Yangon Technical and Trading Co., liée à l’armée au pouvoir depuis un coup d’État en février 2021 qui a plongé le pays dans le chaos, a jusqu’à présent refusé l’accès des secours à la zone.
Des médias locaux et d’autres sources de la région ont rapporté que 40 personnes avaient été enterrées dans cet éboulement, survenu vers 22H30 (9H30 HNE).
En Birmanie, des dizaines de mineurs meurent chaque année en travaillant dans des conditions dangereuses dans des carrières de jade, une industrie opaque et peu réglementée.
Les glissements de terrain sont fréquents dans cette région pauvre et difficile d’accès, aux allures de paysage lunaire tant elle a été altérée par les grands groupes miniers, au mépris de l’environnement.
À la suite d’un moratoire en 2016, beaucoup de grandes mines ont fermé et ne sont plus surveillées, permettant le retour de nombreux mineurs indépendants. Issus de communautés ethniques défavorisées, ces derniers opèrent quasi clandestinement dans des sites laissés à l’abandon par les pelleteuses.
«Les droits des travailleurs des mines de jade ne sont jamais garantis légalement, s’ils meurent dans un éboulement, il y aura une petite compensation à la fin», a déclaré un militant local pour l’environnement qui n’a pas voulu être identifié.
Le coup d’État militaire a de facto réduit à néant les chances de réformes de cette dangereuse industrie, a estimé cette année dans un rapport l’ONG Global Witness.
Le jade, très recherché en Chine voisine, et d’autres ressources naturelles qui abondent dans le nord du pays, comme le bois, l’or ou l’ambre, servent à financer de part et d’autre une guerre vieille de plusieurs décennies entre les insurgés de l’ethnie Kachin et l’armée.
Agence France Presse – 1er mars 2022
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