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Au Cambodge, la difficile lutte contre l’esclavage pratiqué par les réseaux d’arnaque en ligne

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Un collectif de la société civile cambodgienne appelle à la mise en place d’une enquête internationale pour lutter contre les réseaux utilisant le travail forcé pour des arnaques sur Internet.

Une réponse intergouvernementale majeure est nécessaire pour mettre un terme au travail forcé, à l’esclavage et à la torture dans certaines régions du Cambodge, estiment 35 groupes de la société civile du pays, dont l’appel a été relayé par le site cambodgien VOD.

“Des milliers de personnes sont coincées, souvent des ressortissants étrangers qui ont été kidnappés, vendus, trompés pour accepter des emplois au Cambodge”, écrit le groupe dans un communiqué.

“Arrivés au Cambodge, ils sont détenus dans de larges complexes où ils sont forcés de travailler, souvent dans le cadre de vastes opérations d’arnaque sur Internet visant des pays étrangers. Les personnes qui parviennent à s’échapper racontent avoir subi des menaces physiques et mentales, voire des actes de violence de la part de leurs ravisseurs.”

Les ambassades d’Indonésie, du Vietnam, de Thaïlande, du Pakistan et de Chine ont également alerté sur cette situation, poursuit le communiqué relayé par VOD, qui suit ce dossier depuis plusieurs semaines.

Des réseaux de complicité avec les autorités locales

Selon les organisations de la société civile, une réponse de masse coordonnée avec les Nations unies, les organisations locales et les gouvernements étrangers est nécessaire.

Le gouvernement cambodgien doit, estime le communiqué, enquêter et mettre un terme à tous les liens entre ces complexes et les organisations illégales de jeux. Il demande également de mettre à jour les éventuels liens de complicité entre des autorités de l’État et les entreprises criminelles.

La majorité de ces complexes se situent dans la ville côtière de Sihanoukville, au sud du pays. Une cité devenue en quelques années un lieu de développement effréné des casinos ouverts par des entrepreneurs “principalement originaires de Chine”, qui ont afflué vers Sihanoukville en 2016, rapportait Nikkei Asia en septembre 2021. Selon le magazine, ces entrepreneurs avaient dû quitter les Philippines, où leurs activités étaient réprimées, et ils ont trouvé au Cambodge un paradis alliant “faibles taxes et  réglementations laxistes”.

À son apogée en 2019, le secteur des jeux en ligne de la ville générait plusieurs milliards de dollars par an, selon un expert cité par Nikkei Asia, et employait des dizaines de milliers de personnes.

Sihanoukville a même été affublée d’étiquettes telles que “le Macao de l’Asie du Sud-Est”, note le magazine. Mais d’après VOD, les groupes de la société civile cambodgienne signalent également l’existence de ces pratiques dans d’autres provinces comme Koh Kong, Pursat et Phnom Penh.

Courrier International / VOD – 10 mars 2022

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