Deux ans après, agir en soutien du peuple birman
Deux ans après le coup d’État militaire, neuf organisations de la société civile française et internationale (ACAT-France, Amnesty International France, CCFD-Terre Solidaire, Doh Atu Ensemble pour le Myanmar, Fédération internationale pour les droits humains-FIDH, Free Rohingya Coalition, Info Birmanie, Ligue des droits de l’Homme-LDH, Reporters sans frontières) appellent la communauté internationale à agir de toute urgence en soutien du peuple birman.
Le 1er février 2023, leur conférence inter-associative à l’Hôtel de Ville de Paris ouvre la discussion sur une série d’actions concrètes pour faire cesser la barbarie. Des témoignages d’exilé·es birman·es, recueillis à la frontière thaïlandaise, sont par ailleurs projetés en avant-première.
L’attention médiatique et politique apportée, à juste titre, à la guerre en Ukraine et au soulèvement populaire en Iran ne doit pas occulter la gravité de la situation en Birmanie. La France, l’Union européenne et la communauté internationale dans son ensemble, ont la responsabilité d’agir concrètement en soutien des valeurs démocratiques et des demandes de justice portées par le peuple birman.
Depuis le 1er février 2021, le mouvement de résistance à la dictature ne montre aucun signe d’essoufflement. Mais les Birmanes et les Birmans, qui gardent l’espoir de voir leur pays libéré du joug des militaires, paient un lourd tribut pour leurs aspirations démocratiques. Les chiffres de la répression sont terribles : plus de 2 700 personnes tuées, 17 000 civil·es arrêté·es, 13 000 prisonnier·es politiques, 142 condamnations à mort selon l’Association d’assistance aux prisonniers politiques (AAPP) [1]. Il faut ajouter à ces chiffres plus de 65 000 habitations brûlées dans le cadre d’une politique consistant à détruire des villages entiers et près de 1,7 millions de déplacé·es internes depuis le coup d’État. La junte est de nouveau mise en cause pour des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Comme souvent en pareil cas, elle cherche à contrôler de près toute forme d’information sur ses crimes : avec plus de 70 journalistes derrière les barreaux, la Birmanie est le pays du monde qui emprisonne le plus les professionnel·les des médias.
Face au courage du peuple birman et au chaos engendré par le coup d’État militaire, la réponse apportée par la communauté internationale est dramatiquement insuffisante. Nous restons préoccupé·es par l’urgence à agir, dans un contexte où la junte annonce la tenue de pseudo-élections courant 2023 en vue de légitimer son pouvoir dictatorial, contesté par toute la population.
Pour agir en soutien du peuple birman, donnons-nous rendez-vous à 9h45, le 1er février 2023, à l’Hôtel de Ville de Paris.
Contact Presse : Sophie Brondel, coordinatrice d’Info Birmanie
+ 33 (0)7 62 80 61 33 sophie@info-birmanaie.org
Pré-inscription (obligatoire) : https://forms.gle/UDin28RSA5RbGUr99
[1] Le 25 juillet 2022, la junte a procédé à la pendaison de quatre prisonnier·es politiques condamné·es à mort. Selon des chiffres de l’ONU, au moins 84 prisonnier·es politiques étaient toujours dans les couloirs de la mort en octobre 2022.
Communiqué de la FIDH (Fédération internationale pour les droits humains) – 25 janvier 2023
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