La statue de Jayavarman VII retrouve ses bras
Grâce à un long et minutieux travail de reconstitution, les fragments de bras redécouverts par Eric Bourdonneau ancien directeur de l’EFEO viennent d’être réassemblé à la célèbre statue Jayavarman VII.
Samedi 28 janvier, le Musée national du Cambodge a annoncé que, suite à des découvertes et des recherches qui ont commencé il y a près de 100 ans et auxquelles ont participé des experts français et cambodgiens, des morceaux d’un bras et d’une main de la statue du célèbre roi Jayavarman VII ont finalement été réassemblés.
Une découverte vieille de 100 ans
Dans un communiqué publié sur sa page Facebook, le musée a raconté la saga qui a mené au réassemblage des pièces de cette statue du célèbre roi qui a régné à l’apogée de l’empire khmer et à qui on doit la ville d’Angkor Thom, les Temples du Bayon et de Ta Phrom pour ne citer que les plus célèbres.
L’histoire commence en 1924, lorsque le chercheur français Henri Marchal trouve des fragments de la statue. Ils sont officiellement mis en dépôt en 1931 à la Conservation d’Angkor, dans la province de Siem Reap. En 1934, Georges Groslier, qui était conservateur du Musée national de Phnom Penh, a fait transporter les fragments au musée de Phnom Penh et les a réassemblés.
Ce n’est qu’en 1998 – plus de 60 ans plus tard – que l’équipe de conservation et de restauration du Musée national a constaté que le réassemblage n’avait pas été fait correctement. Fin 1999, les restaurateurs ont donc décidé de désassembler les fragments selon les normes techniques de restauration.
Entre-temps, des fragments de la main droite de la statue avaient été retrouvés en 1990 tandis qu’un demi-siècle plus tôt, des fragments de l’avant-bras gauche avaient été trouvés en 1924.
La re-découverte de 2019
En septembre 2019, Eric Bourdonneau, alors directeur de l’EFEO, est pris d’un doute quand il examine des vestiges soigneusement rangés dans la conservation. Il prend des mesures, se rend au musée royal de Phnom Penh, la capitale, pour les comparer avec la statue de Jayavarman VII. Tout correspondait. Il ne restait plus qu’à étayer, son intuition.
Les scans 3 B et des analyses photogrammétriques réalisé par la société française Icomem ont montré que les deux morceaux du bras appartenaient effectivement à la statue de Jayavarman VII et que les articulations cassées correspondaient presque à 100 %.
En janvier 2023, l’atelier de restauration de la pierre et l’équipe de conservation ont entrepris de relier les pièces afin de vérifier les hypothèses précédentes et d’étudier les techniques permettant de les réassembler au mieux avec la statue, puis ont mené à bien cette tâche.
La position en Anjali
On pensait préalablement que la statue représentait le roi en méditation, on sait maintenant qu’il était représenté les mains jointes à hauteur du cœur, dans une position dite en anjali, soit un geste d’hommage et de salutation.
Par Ung Chamroeun – Cambodianess / Lepetitjournal.com – 30 janvier 2023
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