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Adoptions internationales au Cambodge, le fantôme des illégalités

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Scandale d’adoptions internationales illicites : un rapport d’historiens dévoile un phénomène d’ampleur.

Le journal Le Monde qualifie le scandale de « boîte de Pandore ».

En France, un rapport d’historiens sur les adoptions internationales (par des familles adoptives françaises), publié le 6 février, montre que de nombreuses adoptions illicites ont eu lieu dans plus de 20 pays depuis 1979. Le Cambodge fait partie des pays concernés.

Ce rapport historique inédit a été mené par deux historiens de l’université d’Angers, Yves Denéchère et Fábio Macedo. Cette étude indépendante a été commandée en décembre 2021 par le ministère des affaires étrangères. Elle est basée sur 9600 pages d’archives provenant du fond diplomatique de l’Etat.

Le rapport interroge « le caractère systémique » de ces adoptions illégales et note que « le phénomène est demeuré considérable jusque dans les années 2000 », en précisant qu’il n’y a pas de chiffres exacts. On ne sait donc pas combien de personnes sont concernées parmi les environ 120 000 français adoptés à l’étranger depuis les années 1970. 

Avant cette étude historique, seules les adoptions individuelles, réalisées hors quelconque structure ou organisation, étaient suspectées d’être illicites. Elles sont ainsi interdites par la France depuis un an (en février 2022). Mais l’étude montre que des fraudes ont aussi eu lieu pour les adoptions via les associations habilitées par le Quai d’Orsay, appelées OAA (Organisme Autorisé pour l’Adoption).

Le rapport décrit également que certaines associations faisaient des adoptions « un véritable marché », et évoque que des enfants ont été enlevés à leurs parents. Ces révélations provoquent un scandale.

Le Cambodge pourrait avoir été hautement touché par ces adoptions illégales. Spécifiquement à propos du royaume, le rapport mentionne des cas de « corruption et fraude de documents ».

Des milliers d’enfants cambodgiens ont été donnés à l’adoption internationale entre 1980 et 2009. Jusqu’à ce que les procédures d’adoption ne soient suspendues par le royaume en 2009 à cause de la corruption ainsi que des suspections et accusations de trafic d’êtres humains. Ce ban sur les adoptions internationales a par la suite été levé en 2014.

Depuis le début des années 2000 plusieurs pays ont banni de leur côté les adoptions depuis le Cambodge pour ces mêmes raisons. Parmi eux les Royaume-Unis, la France, les Pays-Bas, et l’Australie. Ils n’ont pas l’intention de les réautoriser car ils considèrent que le pays ne remplit pas les standards et conditions requises par la protection internationale des enfants.

Cette tendance de défiance parmi les pays occidentaux compte deux exceptions : les USA et l’Italie. Les deux pays ont officiellement demandé au Cambodge à être réhabilités. Les USA avaient également suspendu les adoptions en 2001, mais considèrent que depuis les efforts réalisés assurent une garantie. L’Italie n’a pour sa part jamais banni les adoptions depuis le Cambodge et mène depuis des années des négociations bilatérales pour être réhabilitée en la matière par le royaume. Selon les associations mandatées et la Commission italienne pour les adoptions internationales, elle en serait très proche.

Par Nicolò Tissier – Lepetitjournal.com – 25 février 2023

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