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Birmanie : la junte et les rebelles s’accusent après un massacre dans un monastère

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La junte au pouvoir en Birmanie et les groupes armés d’opposition se sont mutuellement accusés du massacre d’une trentaine de personnes dans un monastère bouddhiste lors de nouveaux affrontements dans l’Est du pays.

Un violent conflit civil, qui a tué près de 3000 personnes selon l’ONU, déchire la Birmanie depuis le putsch de février 2021 contre le gouvernement élu d’Aung San Suu Kyi. L’armée, régulièrement accusée de crimes de guerre, mène une répression féroce envers ses dissidents, alors qu’un tiers du territoire échappe toujours à son contrôle total.

Des militaires ont fait irruption samedi après-midi à Nam Neint, un village de l’État Shan, selon les Forces de défense des nationalités karenni (KNDF), un des nombreux groupes de défense du peuple (PDF) qui ont essaimé en Birmanie après le coup d’État. L’armée a exécuté 33 personnes, dont trois moines bouddhistes, près d’un site religieux où elles s’étaient cachées face à la violence des affrontements, selon la même source. Les Forces de défense nationale des Pa-O, un autre groupe antijunte, ont évoqué 22 civils tués, dont trois moines et une femme. Ses membres ont précisé que les corps sans vie de sept autres personnes restaient encore à identifier, ce qui pourrait alourdir le bilan.

«C’est la faute des groupes rebelles»

Une vidéo prétendument prise sur les lieux, obtenue par l’AFP auprès de l’Union révolutionnaire karenni (KRU), qui combat l’armée au pouvoir, montre une dizaine de cadavres entassés près d’un mur taché de sang, et criblé d’impacts de balles. Un influent groupe de discussion projunte sur Telegram a diffusé une autre série de photos de corps sans vie étendus au sol – à la différence que des fusils rudimentaires étaient visibles près d’eux, contrairement à la vidéo fournie par KRU.

Quelque 24 rebelles ont été tués de balles dans la tête, d’après ces soutiens de l’armée. L’AFP n’a pas été en mesure de vérifier de manière indépendante les accusations. Le porte-parole de la junte Zaw Min Tun a confirmé que des rebelles avaient été tués dans des affrontements qui ont eu lieu samedi à Nam Neint. Il a admis que des civils avaient aussi perdu la vie, sans dire combien, en affirmant que c’était la faute des groupes rebelles.

Les accusations visant l’armée birmane sont de «fausses informations», a-t-il asséné. La situation en Birmanie est une «catastrophe qui empire», a déclaré début mars le chef des droits de l’homme de l’ONU, Volker Türk.

Le Figaro avec Agence France Presse – 13 mars 2023

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