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Un riz vietnamien plus rare, de meilleure qualité mais plus cher d’ici 2030 ?

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Diversifier sa production et se concentrer sur du riz de qualité, c’est l’objectif que s’est fixé le Vietnam. Le troisième exportateur mondial de riz voudrait réduire de 44% ses exportations d’ici 2030.

S’il va au bout de sa stratégie, le Vietnam n’exportera plus que 4 millions de tonnes d’ici 2030 contre plus de 7 millions l’année dernière. Mais perdra aussi 800 millions de dollars de recettes d’exportation, selon une note gouvernementale consultée par l’agence Reuters.

À contre-courant de ce que fait la Thaïlande, Hanoï veut promouvoir, comme il le fait déjà, la culture et l’exportation de riz parfumé de haute qualité. Des grains blancs qui se vendront plus cher, ce qui permettra d’atténuer la perte des recettes entrainées par la réduction des surfaces rizicoles. En parallèle, le pays accompagnerait une diversification des cultures qui a déjà commencé pour répondre au changement climatique. Les remontées d’eau saline dans le delta du Mékong sont favorables à la culture de la crevette. L’exploitation fruitière et les cultures céréalières moins consommatrices en eau commencent aussi à séduire des riziculteurs.

Une stratégie pour moins dépendre des Philippines

Si le Vietnam veut miser sur du riz de haute qualité, c’est aussi et peut-être surtout pour conquérir de nouveaux marchés et moins dépendre de son principal débouché, les Philippines. Le pays a acheté plus de 40% du riz vietnamien l’année dernière, mais s’est engagé dans une démarche d’auto-suffisance en riz. D’où l’urgence pour le Vietnam de s’adapter à l’éventualité d’une chute des importations philippines de riz.

Rien ne dit cependant que cette volonté gouvernementale se concrétisera. « Le marché est une succession d’événements à court terme », explique Patricio Mendez del Villar, économiste de la filière et auteur de la lettre mensuelle Osiriz éditée par le Cirad, qui n’exclut pas un changement de cap dans les années qui viennent, en fonction de l’évolution du marché mondial et de la demande des Philippines. Si l’objectif était maintenu, il ne devrait pas avoir une forte incidence sur l’Afrique, approvisionnée principalement par l’Inde et de la Thaïlande. Pour l’heure, le Vietnam continue d’honorer ses contrats : en avril, ses exportations ont doublé par rapport à avril 2022. Au rythme actuel, elles pourraient dépasser l’objectif de 7 millions de tonnes que le pays s’est fixé pour 2023, selon la lettre Osiriz.

Par Marie-Pierre Olphand – Radio France Internationale – 8 juin 2023

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