Birmanie : le chef de la junte appelle à un règlement politique
La coalition rebelle poursuit ses incursions et continue de gagner du terrain face à l’armée birmane dans plusieurs régions du pays. Le régime, placé sur la défensive, vient de faire une concession majeure : le général en chef de la junte Min Aung Hlaing appelle pour la première fois à un règlement politique du conflit.
Plus le choix, car l’armée birmane fait face à une déferlante qu’elle ne parvient pas à arrêter. Plus de 200 postes militaires perdus, des centaines de soldats tués, d’énormes quantités de matériel saisies par les rebelles, y compris des canons d’artillerie…
Le moral des troupes birmanes est au plus bas. Et si les effectifs du régime, environ 300 000 hommes, éclatés sur différents fronts, résistent encore, c’est uniquement grâce à la supériorité aérienne de la junte qui bombarde à l’aveugle les zones de conflit, causant de graves pertes civiles.
Le tableau est inquiétant pour Min Aung Hlaing, le général en chef birman, qui semble lâcher du lest, c’est vrai, mais il n’y a pas d’appel clair à l’ouverture de négociations et le plus haut gradé birman est plus connu pour les massacres commis contre les Rohingyas que pour ses talents de faiseur de paix.
Les militaires birmans ont de l’expérience, ils se battent depuis des décennies contre différents groupes ethniques, et à ce jour, l’institution militaire n’a pas été déstabilisée par des défections majeures au sein du corps des officiers qui provoqueraient une implosion de l’appareil de commandement. Dernier élément de poids : la Chine. Même si Pékin peste contre la junte, qu’elle juge inefficace et corrompue, Pékin est encore loin de lâcher Min Aung Hlaing qu’elle a soutenu à bout de bras depuis le coup d’État de 2021.
Radio France Internationale – 5 décembre 2023