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La Thaïlande prépare une aide pour le Myanmar déchiré par la guerre

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La Thaïlande envisage de fournir une aide humanitaire de grande ampleur pour soutenir les populations vulnérables du Myanmar.

Depuis le mois d’octobre 2023, des groupes rebelles issues de différentes minorités ethniques, ont lancé une série d’offensive militaire pour renverser les dirigeants de la junte du Myanmar.

Ces attaques contre les généraux du Myanmar, longtemps financés principalement par la France et la compagnie pétrolière Total, semble être soutenue par la Chine qui voulait mettre fin au centre d’appels tenus par des mafias chinoises.

Depuis le début des combats, les rebelles ne cessent de gagner du terrain, mais de nombreux civils se retrouvent dans des situations difficiles.

Le gouvernement thaïlandais veut donc fournir une aide humanitaire aux civils et organiser des discussions avec les dirigeants du Myanmar et les groupes ethniques rebelles afin de trouver une solution à la crise, selon une source militaire au fait de ce projet.

Le Premier ministre Srettha Thavisin s’est entretenu avec le ministre des Affaires étrangères Parnpree Bahiddha-nukara et les chefs des forces armées au sujet du conflit en cours dans le pays voisin, qui risque d’avoir des répercussions importantes pour la Thaïlande s’il se prolonge, a déclaré la source.

En tant que pays voisin, la Thaïlande, sous la direction de M. Srettha, envisage de prendre des mesures dans le cadre du Consensus en cinq points (5PC) de l’ASEAN (ou ANASE), selon la source.

Le consensus en cinq points demande :

  1. La cessation immédiate de la violence dans le pays.
  2. Le dialogue entre toutes les parties.
  3. La nomination d’un envoyé spécial.
  4. L’aide humanitaire par l’ASEAN.
  5. La visite de l’envoyé spécial au Myanmar pour rencontrer toutes les parties.

Quelques mois après que les militaires aient renversé un gouvernement élu en février 2021, l’ASEAN a proposé le Consensus en cinq points à la junte du Myanmar, mais n’a pas reçu de réponse positive en raison des combats entre le Conseil administratif de l’État (SAC) et divers groupes de résistance.

« Le gouvernement thaïlandais, par l’intermédiaire du ministère des Affaires étrangères, se coordonnera avec le gouvernement du Myanmar pour aider les populations vulnérables, tandis que l’armée fournira le soutien nécessaire », a déclaré la source au journal Bangkok Post.

Fin décembre, M. Parnpree a déclaré que le ministère envisageait de créer un centre le long de la frontière entre la Thaïlande et le Myanmar afin de fournir une assistance humanitaire aux réfugiés du Myanmar qui tentent désespérément d’échapper aux combats internes entre les forces de la junte et les groupes minoritaires ethniques insurgés.

Selon M. Parnpree, le Myanmar n’a pas encore envoyé d’équipe de travail pour rencontrer le ministère en Thaïlande, qui devait discuter des détails du nouveau centre qui servirait également de canal pour le transport, les médicaments et la nourriture pour les personnes touchées par les combats à l’intérieur du Myanmar.

Anekchai Rueangrattanakorn, maître de conférences adjoint en sciences politiques à l’université Silpakorn, s’est félicité de la décision du ministère des Affaires étrangères de fournir une aide humanitaire aux personnes touchées par la crise du Myanmar.

« En tant que membre de l’ASEAN, le gouvernement thaïlandais peut saisir cette occasion pour montrer que, bien que sa position soit fermement en faveur des principes de souveraineté et de non-ingérence, il ne négligera ni n’ignorera la crise et les violations des droits de l’homme dans les pays voisins », a-t-il déclaré.

Il a suggéré qu’en plus de traiter l’aide humanitaire par l’intermédiaire du ministère des Affaires étrangères, le gouvernement pourrait la traiter par l’intermédiaire de l’armée des deux pays.

Une drôle d’idée, sachant que l’armée du Myanmar n’est pas réputée pour être au service des citoyens, et est plutôt connue pour ses actions cruelles sur la population.

Une aide humanitaire distribuée aux militaires birmans risque d’être détournée et ne jamais arriver aux civils.

Anekchai  a ajouté :

« Si la Thaïlande ignore cette question, elle ne se contentera pas de regarder des gens mourir, mais elle sera également confrontée à des problèmes plus importants, tels que la traite des êtres humains, l’immigration clandestine et la propagation du Covid-19. »

Panitan Wattanayagorn, expert en sécurité et en relations internationales et ancien professeur à l’université de Chulalongkorn, a déclaré que l’aide humanitaire était l’un des aspects du consensus en cinq points défendu par la Thaïlande, mais qu’aucun progrès n’avait été réalisé, notamment en ce qui concerne l’établissement d’une zone de sécurité pour l’acheminement de l’aide.

Il a ajouté que de nombreuses tentatives internationales, y compris de la part de la Chine, ont été faites pour contribuer aux négociations de cessez-le-feu et ouvrir un corridor humanitaire pour que d’autres pays puissent aider à acheminer l’aide.

Si les propos du ministère chinois des Affaires étrangères sont exacts, la Thaïlande pourrait saisir cette occasion pour offrir une aide humanitaire au Myanmar.

« La Thaïlande pourrait utiliser le mécanisme de l’ASEAN dont elle dispose à Singapour comme front humanitaire, tandis qu’un accord de cessez-le-feu nous donnerait accès aux zones contrôlées par des groupes ethniques qui, autrement, n’ouvriraient peut-être pas leurs portes », a-t-il déclaré.

En novembre de l’année dernière, l’ASEAN a publié une déclaration des ministres des Affaires étrangères sur l’escalade des conflits dans le nord de l’État Shan.

Ils ont exhorté les autorités du Myanmar et les parties concernées à fournir une aide humanitaire d’urgence et à assurer le passage rapide et sûr des ressortissants étrangers bloqués hors du pays, tout en réaffirmant leur engagement à trouver une solution pacifique et durable à la crise par la mise en œuvre du consensus en cinq points.

Toutelathailande.fr avec The Bangkok Post – 16 janvier 2024 

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