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Des centaines de personnes manifestent leur colère contre un Suisse en Thaïlande

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Plus de 500 personnes se sont rassemblées sur une plage de Phuket le dimanche 3 mars, pour protester contre les agissements d’un Suisse.

Ils ont manifesté contre Urs Fehr, qui se fait appeler David, un Suisse de 45 ans, propriétaire du centre Green Elephant Sanctuary Park sur l’île de Phuket, après qu’il ait prétendument donné un coup de pied à une femme médecin thaïlandaise le mois dernier.

Cette affaire, riche en rebondissement, est un peu notre feuilleton de l’été, qui a commencé le 22 février en Thaïlande.

Les manifestants se sont rassemblés sur la plage de Yamu, dans le district de Thalang à 9 h 30, apportant leur propre nourriture et leurs boissons pour se joindre au « pique-nique » après que les organisateurs les aient invités via les pages Facebook des communautés de Phuket quelques jours plus tôt.

Au début, ils étaient une centaine, mais leur nombre a rapidement augmenté.

Le rassemblement s’est déroulé sous le slogan « Get out, David » (Sors, David), comme l’ont indiqué les organisateurs en anglais.

Les manifestants ont exigé son expulsion de Phuket et la restauration de l’accès public à la plage où l’agression présumée a eu lieu.

Somboon Sampaorat, 58 ans, a déclaré que la population locale s’était aussi rassemblée pour exiger le retour de la plage de Yamu au grand public.

« Dans le passé, les gens pouvaient marcher le long de la plage.

Après l’arrivée des promoteurs étrangers et l’augmentation des lotissements, l’accès a été restreint », a-t-il déclaré.

Quand un petit incident se transforme en scandale national

Les habitants en colère ont organisé ce rassemblement contre David, qui aurait donné un coup de pied dans le dos de Thandao Chandam, médecin à l’hôpital Dibuk de Phuket, alors qu’elle et son amie étaient assises sur les marches de sa villa sur la plage.

L’incident a eu lieu dans la soirée du 24 février, Thandao et son amie ont aussi été réprimandées par l’épouse thaïlandaise de David, Khanuengnit, qui s’est vantée d’avoir de bonnes relations avec les hauts responsables de la police de la province.

Thandao a déclaré aux médias que David la considérait comme « une locale » qui n’avait pas compris le panneau en anglais indiquant que les marches étaient une propriété privée et qu’il était interdit d’y pénétrer.

Elle a déclaré qu’elle était triste qu’un étranger, venu en Thaïlande pour gagner de l’argent, méprise la population locale.

Son histoire a rendu furieux de nombreux Thaïlandais, et beaucoup ont suggéré d’organiser le « pique-nique » de protestation sur la plage devant la villa pour faire comprendre que toutes les plages étaient des espaces publics et que personne ne pouvait les posséder en tant que propriété privée.

Un sacré retournement de situation

Le jour de l’incident, des policiers appelés par la femme de David, Khanuengnit, avaient déclaré que la doctoresse et son amie risquaient jusqu’à 4 ans de prison pour avoir violé une propriété privée et que David ne risquait qu’une petite amende pour avoir donné un coup de pied.

Le couple en colère et sûr de ses droits, avait refusé de s’excuser pour l’agression et affirmé avoir l’intention de porter plainte pour envoyer Thandao et son amie en prison.

Le père de Thandao, inquiet du fait que le couple avait des relation haut placée, a partagé l’histoire sur les réseaux sociaux pour être sûr que sa fille soit jugée équitablement.

Mais les autorités ont découvert ensuite que l’escalier avait été construit illégalement sur l’espace public, et l’affaire s’est retournée contre le couple.

De plus, l’histoire partagée sur les réseaux sociaux est devenue virale et a été reprise par les médias, provoquant indignations et colères dans tout le pays.

Des excuses qui ne passent pas

David et sa femme ont alors tenté de donner leur version de l’histoire.

David a expliqué qu’il n’avait pas eu l’intention de donner un coup de pied au médecin, mais qu’il avait glissé en descendant pour lui dire de partir et que son pied avait accidentellement « touché » son dos.

Mais le clip vidéo qu’il a lui-même filmé, le montre lançant des insultes en criant « dégagez de là, fuc.. off ».

La vidéo, une fois partagée, est aussi devenue virale et pour une grande majorité des personnes qui l’ont regardé, il s’agit bien d’une agression.

De plus, lors de leur excuses publiques, le couple a affirmé qu’ils pensaient que c’étaient des touristes chinois, comme une chinoise s’était introduite dans leur propriété quelques jours avant.

Mais, cela ne colle pas avec l’histoire originale, lorsqu’ils ont affirmé qu’ils allaient porter plainte contre les deux femmes pour les mettre en prison, ils savaient très bien à ce moment, qu’ils avaient affaire à des thaïlandaises.

Et si cela avait été des touristes chinois, l’affaire aurait pu avoir un impact négatif sur le tourisme en provenance de ce pays.

« David dégage »

Au cours du rassemblement, plusieurs manifestants ont tenu des banderoles demandant à « David » de quitter le pays.

Plusieurs ont également crié « David, dégage » pour reprendre le terme utilisé par le Suisse lors de l’incident.

Les manifestants ont également chanté l’hymne national et l’un d’entre eux a crié : « David, dégage. Nous te détestons. »

David et sa femme sont restés discrets, leur voiture n’a pas été vue à la villa depuis samedi soir, et on suppose qu’ils n’étaient pas chez eux dimanche.

Après que l’affaire Thandao soit devenue le sujet de conversation de la ville et le point fort des journaux télévisés nationaux, la municipalité de Pa Klok est venue vérifier l’endroit et a constaté que toutes les marches, sauf une, empiétaient sur la plage publique.

La municipalité a ordonné à la société Phuket Peninsula Estate Co Ltd, qui s’occupe de la villa, de démolir immédiatement les marches.

Les marches sont également devenues un point chaud sur la plage, de nombreuses personnes venant s’asseoir ou même s’allonger dessus pour prendre des selfies en signe de solidarité avec le médecin et pour défier le couple.

Suite à l’incident, le samedi 2 mars, le Premier ministre, Srettha Thavisin, a fait part de son inquiétude concernant les récentes disputes entre des habitants et des étrangers, qui sont parfois devenues physiques.

Il a demandé aux thaïlandais d’accueillir chaleureusement les touristes étrangers.

Mais comme la femme thaïlandaise a eu un comportement aussi indigne que celui de son mari, cela ne devrait pas entrainer une colère particulière envers les étrangers, qui pour la grande majorité ont été aussi choqués que les thaïlandais par cette histoire.

Toutelathailande.fr avec The Nation Thailand – 4 mars 2024 

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