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Fin de l’édition papier du Phnom Penh Post

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Le Phnom Penh Post, source phare de l’information au Cambodge depuis sa fondation en 1992, s’apprête à mettre fin à son édition papier à la fin du mois. Cet événement marque un autre coup dur pour les médias indépendants dans un pays où leur nombre est en constante diminution.

Un journal qui s’inscrit dans l’histoire du Cambodge 

Le Phnom Penh Post fut fondé alors que le Cambodge émergeait d’années de guerre et de turbulence politique et luttait pour promouvoir la stabilité et la démocratie dans le pays. Le journal a été créé avec peu de moyens par les Américains Michael Hayes et Kathleen O’Keefe à une époque où le Cambodge, avec le soutien de l’ONU, se remettait des séquelles du régime des Khmers rouges à la fin des années 1970. 

Jusqu’à la fin des années 1990, les Khmers rouges représentaient toujours une menace militaire, et une grande partie de la couverture médiatique initiale du journal s’est concentrée sur ce conflit, bénéficiant de l’aide d’une équipe multinationale et de pigistes.

Depuis ses modestes débuts en tant que bihebdomadaire anglophone, le Post a élargi son lectorat en introduisant une édition en langue khmère et en devenant quotidien en 2008.

Son activité journalistique a connu un essor notable, rivalisant avec celle du Cambodia Daily, lancé en 1993 et également marqué par une forte participation de jeunes Occidentaux. Ces deux publications ont joué un rôle essentiel en tant que tremplin pour les jeunes journalistes, leur offrant une opportunité de débuter leur carrière dans le domaine.

Les défis de la presse papier au Cambodge 

Cependant, malgré son rôle dans le paysage médiatique cambodgien, le journal a annoncé sur les réseaux sociaux sa décision de cesser la publication de ses éditions papier à partir du 29 mars. Cette décision fait suite à une chute des recettes publicitaires, aggravée par les difficultés économiques causées par la pandémie de COVID-19 et la concurrence accrue des réseaux sociaux et des nouvelles technologies.

Le Post a déclaré qu’il avait essayé, en vain, de générer des revenus pour soutenir la publication.

“Malgré ces efforts, l’entreprise ne peut continuer à supporter de telles pertes. Par conséquent, nos actionnaires ont décidé, avec un profond regret, de cesser la publication du journal, à la fois dans les éditions anglaise et khmère, d’ici le 29 mars 2024”

L’annonce du journal ne mentionne pas si une édition en ligne sera maintenue.

Cette décision n’a pas surpris les vendeurs de journaux, principaux témoins de la diminution des ventes au fil des ans. Un vendeur près du lycée Hun Sen Bun Rany Phsar Doeum Thkov a déclaré que les journaux n’étaient plus populaires que parmi les personnes âgées. “J’avais l’habitude de vendre 100 à 200 journaux par jour, mais ces dernières années, ce chiffre a diminué”, a-t-il expliqué.“Aujourd’hui, je peux à peine en vendre 10”.

Les raisons de cette baisse sont multiples, mais la popularité croissante des réseaux sociaux et la préférence des jeunes pour les sources d’information en ligne ont certainement contribué à cette évolution. Cette transition vers les plateformes numériques est une tendance mondiale, accélérée par des événements récents tels que la pandémie de COVID-19. Les médias traditionnels comme le Phnom Penh Post doivent  s’adapter à ce nouvel environnement médiatique, où les formats et les modèles commerciaux sont en constante évolution.

Lepetitjournal.com avec The Asahi Shimbun & Cambodianess – 1er mars 2024

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