Le Neak Pean : un joyau khmer renaît
Niché au cœur de l’ancien empire khmer, le temple de Neak Pean est bien plus qu’un simple édifice religieux. Construit sous le règne de Jayavarman VII à la fin du XIIe siècle, ce sanctuaire était à l’origine conçu comme un véritable hôpital, un lieu où les maladies étaient soignées grâce aux propriétés thérapeutiques de l’eau.
Selon les croyances de l’époque, l’eau des différents bassins reliés au temple possédait des vertus curatives. En se baignant dans ces eaux sacrées, les fidèles espéraient rééquilibrer les éléments de leur corps et ainsi retrouver la santé. Chaque bassin était associé à un élément (Terre, Air, Eau ou Feu) et à un animal sacré (Éléphant, Taureau, Cheval ou Lion), symbolisant aussi les quatre points cardinaux.
Malgré son importance historique et culturelle, le temple de Neak Pean a subi les ravages du temps et les dégradations humaines. De nombreuses parties de la structure étaient endommagées, menaçant ainsi la préservation de ce joyau architectural. Pour y remédier, l’Autorité nationale Apsara a entrepris depuis plusieurs mois d’importants travaux de restauration visant à préserver ce trésor du patrimoine mondial.
Initiés à la mi-juin 2024, les travaux de restauration ont d’abord porté sur le sanctuaire oriental du temple. Après deux mois d’efforts soutenus, les équipes d’experts ont réussi à redonner vie à cette partie du monument. Forts de ce succès, ils ont ensuite concentré leur attention sur le sanctuaire nord, dont la structure était particulièrement vulnérable.
“Les travaux sur le sanctuaire nord ont débuté début août,” explique M. Ech Sreng, architecte à l’Autorité nationale Apsara. “Notre objectif est de renforcer l’ensemble de la structure pour garantir sa pérennité.”
Avant d’entamer les travaux, une étude approfondie a été menée pour évaluer l’état de conservation de chaque élément du temple. Les experts ont ainsi pu identifier les zones les plus endommagées et définir les interventions nécessaires. “Nous avons adopté une approche respectueuse de l’architecture d’origine,” précise M. Sreng. “Les pierres endommagées sont remplacées par des matériaux similaires, et les techniques de construction traditionnelles sont privilégiées.”
Les travaux de restauration porte sur différents éléments du temple. Les équipes consolide les fondations, fragilisées par l’érosion et les infiltrations d’eau. Ensuite, les escaliers, souvent détériorés par le passage du temps et l’usure, feront l’objet de réparations minutieuses. Enfin, les sols et les murs seront, consolidés, et, si nécessaire, restaurés à l’identique.
Gavroche-thailande.com – 31 août 2024
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