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À Bangkok, des parcs ouverts la nuit pour les habitants affectés par le séisme

Dans la nuit de vendredi 28 mars à samedi 29, les parcs publics de la métropole sont restés ouverts toute la nuit pour aider les personnes qui ne pouvaient pas rentrer chez elles à cause du tremblement de terre. La mesure a été prolongée tout le week-end.

Les phares transpercent l’obscurité. Sur leurs mobylettes, deux bénévoles de l’association caritative locale Ruamkatanyu Foundation déambulent en pleine nuit dans le parc Chatuchak, au nord de Bangkok, pour distribuer de la nourriture. L’un tient un baluchon rempli de victuailles, pendant que l’autre distribue des barquettes de riz sauté au basilic thaï à ceux sont encore éveillés. « Ce sont des gens qui ne peuvent pas rentrer chez eux », dit le premier. « Ou des gens qui habitent près du bâtiment qui s’est effondré », ajoute le second, avant d’enfourcher son deux-roues.

Les secousses les plus violentes depuis 1930

Après le violent tremblement de terre qui a ravagé la Birmanie et fait trembler la Thaïlande et sa capitale, le gouverneur de Bangkok Chadchart Sittipunt a décidé de laisser les principaux parcs publics (Lumpini, Benjasiri, Benjakitti et Chatuchak) ouverts toute la nuit ce week-end. Les secousses, les plus violentes depuis 1930 selon la presse locale, ont en effet plongé l’agglomération de 17 millions d’habitants dans un désordre imprévisible : l’état d’urgence a été décrété et toutes les lignes de métro étaient interrompues jusqu’à samedi matin, ce qui a provoqué des embouteillages pires que d’ordinaire.

Jusqu’aux toutes premières heures de samedi, il était difficile de monter dans un taxi dans le centre de Bangkok. Alors, de nombreux habitants ont décidé de rentrer chez eux à pied, pour quelques heures de marche dans la chaleur moite. Mais d’autres n’ont simplement pas pu parce qu’ils habitent trop loin.

Dans le parc Chatuchak, quelques groupes dorment à la belle étoile. Certains ont même installé une moustiquaire. Il est deux heures du matin passé mais deux jeunes femmes, posées dans l’herbe, peinent à dormir. Elles vivent dans le même immeuble de copropriété.

« Dans mon appartement, il y a une fissure »

« Dans mon appartement, il y a une fissure », raconte Om, la vingtaine. Depuis le séisme, l’ensemble de l’immeuble n’est plus droit, décrit-elle, et les autorités sont encore en train de vérifier si les lieux sont bien sécurisés. Les images du tremblement de terre tournent en boucle dans sa tête et elle n’est guère rassurée à l’idée de retourner chez elle. Om et son ami ont voulu dormir dans un hôtel, non loin, mais il affichait complet.

Près du bus qui fait office de toilettes mobiles, installé par les autorités métropolitaines dans le parc, Oil est venu se réfugier avec sa femme et ses enfants en bas âge, dont un nourrisson. Lui et les siens habitent dans le quartier où la tour de 30 étages en construction s’est écroulée. Son appartement a aussi été violemment secoué et il ne se sent pas en sécurité.

« Nous préférons rester dans le parc, loin du danger »

Son visage respire le traumatisme : « Ma femme a vu l’immeuble s’écrouler de ses propres yeux, insiste-t-il. Ça fait tellement peur. On nous a dit que des secousses pouvaient revenir, je ne sais pas si c’est vrai ou pas, mais nous préférons rester dans le parc, loin du danger ». Il dit « prier pour que les personnes disparues sous les décombres s’en sortent ».

Juste derrière le parc Chatuchak, les recherches se poursuivent pour retrouver les ouvriers piégés sous les carcasses du chantier désormais réduit en miettes et qui, en s’effondrant, a tué 10 ouvriers et en a blessé 16 autres, au moins. Samedi après-midi, 101 personnes étaient toujours ensevelies sous la montagne de gravats, selon les autorités qui ont détecté les signes de vie d’une quinzaine d’entre elles.

Les secours tentent de leur apporter de l’eau et de la nourriture mais la tâche est ardue : des ouvriers sont coincés à plus de trois mètres de profondeur. Le temps presse pour retrouver des survivants. D’autant que la chaleur et l’humidité estivale rendent les recherches plus éprouvantes.

Par Valentin Cebron – La Croix – 29 mars 2025

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