Le bilan du séisme en Birmanie grimpe à plus de 2 700 morts
Le bilan du tremblement de terre qui a frappé la Birmanie en fin de semaine dernière s’élève à 2 719 morts, a déclaré mardi le chef de la junte au pouvoir, qui s’attend à davantage de pertes. Une minute de silence a été observée dans le pays en hommage aux victimes.
L’espoir de trouver des survivants dans les décombres se réduit d’heure en heure et le nombre des morts s’alourdit. Le bilan du puissant séisme qui a frappé la Birmanie la semaine dernière s’élève à 2 719 morts, a déclaré mardi 1er avril le chef de la junte au pouvoir, qui s’attend à ce que ce chiffre dépasse les 3 000.
Dans un discours retransmis par la télévision d’État, Min Aung Hlaing a également indiqué qu’il y avait 4 521 blessés et 441 disparus après le tremblement de terre de vendredi, d’une magnitude de 7,7.
La Birmanie a observé une minute de silence mardi en hommage aux victimes d’un tremblement de terre catastrophique qui a également déformé des routes et détruit des bâtiments jusqu’à Bangkok.
Quatre jours après le séisme, de nombreux habitants dorment encore dehors, soit parce qu’ils ne peuvent pas retourner dans leurs maisons en ruines, soit parce qu’ils craignent d’autres répliques.
Les sirènes ont retenti à 12 h 51 (06 h 21 GMT) – l’heure précise à laquelle le tremblement de terre s’est produit vendredi – et le pays s’est arrêté pour se souvenir des victimes.
Une semaine de deuil national décrétée
Mandalay, la deuxième ville du pays avec 1,7 million d’habitants, a subi les pires destructions. À l’extérieur du complexe d’appartements Sky Villa, l’un des sites les plus sinistrés de la ville, les secouristes se sont arrêtés et se sont alignés, les mains jointes dans le dos, pour rendre hommage aux victimes.
Des fonctionnaires et des accompagnateurs se tenaient derrière un cordon, observant les proches plus loin, tandis que les sirènes retentissaient et qu’un drapeau de la Birmanie flottait en berne sur une perche de bambou attachée à une tente de secours.
Ce moment de commémoration s’inscrit dans le cadre d’une semaine de deuil national décrétée par la junte au pouvoir, les drapeaux devant être mis en berne sur les bâtiments officiels jusqu’au 6 avril « en signe de sympathie pour les pertes humaines et les dégâts subis ».
Le bilan devrait s’alourdir considérablement à mesure que les sauveteurs atteignent les villes et les villages où les communications ont été coupées par le tremblement de terre.
Plus de 1 000 sauveteurs étrangers sont arrivés par avion pour apporter leur aide et les médias d’État ont indiqué que près de 650 personnes avaient été retirées vivantes de bâtiments en ruine dans tout le pays.
Le journal d’État Global New Light of Myanmar rapporte que parmi les morts figurent environ 500 musulmans tués alors qu’ils faisaient la prière du vendredi dans les mosquées au moment du tremblement de terre.
“Je ne me sens pas en sécurité”
Des centaines d’habitants de Mandalay ont passé une quatrième nuit à dormir à la belle étoile, leurs maisons étant détruites ou craignant que les répliques ne causent davantage de dégâts.
“Je ne me sens pas en sécurité. Il y a des bâtiments de six ou sept étages à côté de ma maison qui penchent, et ils peuvent s’effondrer à tout moment”, a déclaré à l’AFP Soe Tint, un horloger, après avoir dormi à l’extérieur.
Certains ont des tentes, mais beaucoup, y compris des bébés et des enfants, se sont couchés sur des couvertures au milieu des routes, en restant aussi loin que possible des bâtiments endommagés.
Dans toute la ville, des complexes d’appartements ont été rasés, un complexe religieux bouddhiste a été éviscéré et des hôtels ont été réduits en ruines.
Dans une salle d’examen, où une partie du bâtiment s’est effondrée sur des centaines de moines, des sacs de livres étaient empilés sur une table à l’extérieur, les effets personnels des victimes n’ayant pas été ramassés.
Des véhicules de pompiers et des engins de levage lourds étaient garés à l’extérieur et une équipe de secours indienne s’affairait sur les restes du bâtiment qui s’étaient effondrés.
L’odeur nauséabonde des corps pourrissant dans la chaleur était indéniable sur plusieurs sites sinistrés de la ville.
À la périphérie de Mandalay, un crématorium a reçu des centaines de corps.
Un pays déjà meurtri par la guerre civile
Même avant le séisme de vendredi, les 50 millions d’habitants du Myanmar souffraient, le pays étant ravagé par quatre années de guerre civile déclenchée lorsque l’armée a chassé le gouvernement civil d’Aung San Suu Kyi en 2021.
L’ONU indique qu’au moins 3,5 millions de personnes ont été déplacées par le conflit avant le tremblement de terre, et que beaucoup d’entre elles risquent de souffrir de la faim.
La junte affirme qu’elle fait de son mieux pour répondre à la catastrophe, mais de nombreux rapports ont fait état, ces derniers jours, de frappes aériennes de l’armée sur des groupes armés opposés à son pouvoir, alors même que le pays est ébranlé par la dévastation causée par le tremblement de terre.
L’envoyée spéciale des Nations unies au Myanmar, Julie Bishop, a appelé lundi toutes les parties à cesser les hostilités et à se concentrer sur la protection des civils et l’acheminement de l’aide.
En réponse au tremblement de terre, le chef de la junte, Min Aung Hlaing, a lancé un appel exceptionnellement rare à l’aide étrangère, rompant ainsi avec la pratique habituelle des généraux au pouvoir, isolés, de fuir l’aide de l’étranger à la suite de catastrophes majeures.
Depuis le tremblement de terre, l’aide internationale a notamment pris la forme d’un appel d’urgence de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, qui a demandé 100 millions de dollars pour venir en aide aux victimes.
À des centaines de kilomètres de là, les autorités de la ville de Bangkok ont annoncé que le nombre de morts s’élevait à 20, la plupart d’entre eux ayant trouvé la mort dans l’effondrement d’un gratte-ciel de 30 étages en cours de construction.
France 24 TV avec Agence France Presse – 1er avril 2025
Articles similaires / Related posts:
- Médécins Sans Frontières sommée de cesser ses activités dans une ville de Birmanie Médecins Sans Frontières (MSF) a été sommée de cesser ses activités à Dawei, une ville du sud de la Birmanie, a annoncé mercredi 9 juin l’organisation non gouvernementale dans un communiqué....
- Crise humanitaire en Birmanie : des déplacés reçoivent leur dernier subside du PAM Le dirigeant du PAM pour la Birmanie, Michael Dunford, a expliqué la semaine dernière à l’AFP que son organisation était contrainte de réduire la voilure faute de dons suffisants, notamment de la part des Etats-Unis....
- « On a besoin d’aide »: à Mandalay, des secours à bout face aux destructions du séisme Dans la deuxième ville de Birmanie, des secours exténués ont lancé samedi un appel à l’aide, dans leurs efforts pour tirer des décombres des centaines d’habitants piégés par le puissant séisme qui a frappé le pays vendredi....
- Séisme en Asie : à Limoges, l’ONG Pompiers de l’Urgence Internationale juge trop flou l’appel à l’aide de la Birmanie Sortant de son isolement habituel, la junte militaire au pouvoir en Birmanie a lancé un appel à l’aide internationale après le séisme qui a frappé le pays ce vendredi. Volontaire pour aider, l’ONG limougeaude des PUI attend toutefois des précisions sur le type d’aide souhaité....
- Séisme en Birmanie et en Thaïlande : la Croix-Rouge lance un appel pour recueillir plus de 100 millions d’euros Les derniers bilans du tremblement de terre, survenu vendredi, font état d’environ 1 700 morts en Birmanie et 17 en Thaïlande....