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Pourquoi la Thaïlande déçoit de plus en plus de touristes ?

La Thaïlande, qui attirait autrefois les routards et les amateurs de soleil, fait face à des réactions négatives de la part des touristes internationaux.

De nombreux voyageurs expriment leur colère en ligne face à la flambée des coûts, à la double tarification et à l’odeur omniprésente du cannabis.

Près de 2 000 commentaires sous une publication du Bangkok Post Learning sur les réseaux sociaux témoignent d’un mécontentement généralisé face à l’état actuel du tourisme en Thaïlande.

Les voyageurs s’inquiètent de plus en plus des prix gonflés, d’un système de tarification à deux vitesses discriminatoire, d’une bureaucratie obsolète et de l’odeur désormais courante du cannabis dans les lieux touristiques.

Une analyse réalisée par Krungthep Turakij, un quotidien en langue thaïlandaise publié par Nation Group, qui a passé au crible quelque 800 de ces messages en ligne à l’aide de l’intelligence artificielle, a identifié quatre principaux sujets de préoccupation.

Le premier d’entre eux est le sentiment que les vacances en Thaïlande n’offrent plus le même rapport qualité-prix qu’auparavant.

Hôtels, restaurants, les prix deviennent exorbitants

Le sentiment général est que la Thaïlande a cessé d’être une destination économique.

Les coûts d’hébergement dans les zones touristiques populaires, en particulier, ont connu des augmentations vertigineuses.

Un visiteur mécontent de Koh Samui a raconté :

« Le même hôtel où je payais 2 000 bahts (52 euros) par nuit il y a cinq ans demande maintenant 6 000 bahts (157 euros). » 

Les prix de nombreux hôtels ont aussi augmenté sur l’île après la diffusion de la saison 3 de The White Lotus.

Un voyageur européen dans la station balnéaire de Pattaya a été tout aussi consterné, rapportant une addition de 7 000 bahts (183 euros) pour un dîner pour deux personnes, sans alcool.

Après, on se demande bien ce qu’ils ont pu consommer et si les prix étaient affichés ou non sur la carte.

Tout en reconnaissant l’inflation mondiale, beaucoup estiment que les hausses de prix en Thaïlande ont largement dépassé les pressions inflationnistes habituelles.

Un touriste européen l’a dit sans détours :

« On ne peut pas mettre sur le compte de l’inflation normale le fait que les hôtels augmentent leurs prix de 100 à 200-300 dollars la nuit. 

C’est de la pure cupidité. »

Au-delà de l’hébergement et de la restauration, le coût du voyage vers la Thaïlande est également un point sensible.

« Avant, je pouvais trouver un vol pour la Thaïlande à seulement 300 dollars, mais maintenant, il faut compter près de 1 000 dollars », se lamente un voyageur américain.

Un Britannique partage ce sentiment :

« J’ai déboursé 1 200 livres sterling (1 400 euros) pour mon vol cette année. »

Même les ressortissants thaïlandais ressentent les effets de la crise.

« En tant que Thaïlandais, je n’ai même plus les moyens de voyager dans mon propre pays.

Les prix de l’hébergement sont trop élevés, surtout pendant les vacances », se plaint un habitant.

Une Thaïlandaise ajoute :

« En tant que vraie Thaïlandaise, j’ai à peine les moyens de m’acheter un billet d’avion ou de réserver un hôtel correct pour passer des vacances à la plage dans le sud.

C’est trop cher pour nous, les locaux. »

Systèmes douteux, formalités de visa et limite de 30 jours

Les procédures d’immigration et d’obtention de visas, particulièrement lourdes et complexes, notamment le système TDAC et l’obligation de s’enregistrer en ligne trois jours avant l’arrivée, constituent un autre sujet de discorde important.

« C’est une formalité inutile, surtout pour les personnes âgées qui ne sont pas à l’aise avec la technologie », se plaint un touriste allemand.

De plus, la proposition à l’étude de réduire la durée du visa touristique de 60 à 30 jours a irrité les visiteurs de longue durée.

Le cannabis ternit l’attrait de la Thaïlande : « On le sent partout… »

L’image de la Thaïlande souffre également de la libéralisation des lois sur le cannabis, que certains considèrent comme un facteur d’attraction pour un type de touristes moins désirable.

Une mère australienne a déclaré :

« Notre famille n’a pas apprécié l’odeur constante de cannabis partout où nous allions, surtout avec de jeunes enfants. »

Un touriste britannique a déploré :

« Ce n’est plus le pays dont je me souviens. 

Maintenant, il y a des gens défoncés au cannabis partout. »

Il est à noter que selon la loi, il est interdit de fumer du cannabis dans les lieux publics, mais la loi est rarement respectée.

Une tarification à deux vitesses : un cas flagrant de favoritisme

Une autre source d’irritation majeure est la structure tarifaire incohérente qui distingue les ressortissants thaïlandais des visiteurs étrangers.

Un touriste allemand a raconté :

« J’ai dû débourser 200 bahts pour entrer dans un parc national, alors que ma petite amie n’a payé que 40 bahts parce qu’elle a l’air thaïlandaise. 

C’est une discrimination flagrante. »

Cette pratique consistant à gonfler les prix pour les étrangers s’étend à divers services, des sites touristiques aux restaurants en passant par les transports.

Pour ne pas choquer les touristes, les prix pour les Thaïlandais dans les attractions sont écrits en chiffres thaïlandais.

Mais le plus choquant, ce sont les hôpitaux privés qui gonflent déjà les prix des médicaments et fournitures et n’hésitent pas à pratiquer une importante double tarification pour les étrangers, même quand les victimes d’accidents ont des problèmes avec leur assurance.

Cela fait que chaque année, la vie de touristes victimes des routes dangereuses de Thaïlande dépend des sommes qu’ils pourront obtenir des appels aux dons.

Les pays voisins offrent un meilleur rapport qualité-prix

De nombreux voyageurs font des comparaisons défavorables avec les pays voisins comme le Vietnam, le Cambodge et les Philippines, qui sont de plus en plus considérés comme offrant un meilleur rapport qualité-prix.

« J’ai passé trois mois au Vietnam, mais seulement un mois à Pattaya.

Cela en dit long », a fait remarquer un touriste.

« Au Cambodge, on trouve des hôtels corrects pour seulement 10 dollars la nuit et les festivals sont géniaux. »

Les comparaisons entre les pays d’Asie du Sud-Est sont frappantes.

Un touriste australien a fait remarquer :

« Le Vietnam améliore rapidement ses infrastructures, avec des trains à grande vitesse, des plages propres, et les Vietnamiens sont très accueillants envers les touristes. »

Un Britannique a observé :

« Boracay, aux Philippines, est bien plus belle que Koh Samui.

L’eau est plus claire, le sable plus propre et les prix des hébergements ne sont pas exorbitants. »

Un commentaire a souligné l’évolution de la proposition de valeur :

« Le Japon n’est plus beaucoup plus cher que la Thaïlande de nos jours. 

Je me suis rendu récemment à Tokyo et j’ai trouvé que les prix des denrées alimentaires n’étaient pas plus élevés qu’à Bangkok, et le service était bien meilleur, plus propre et plus sûr. »

Un voyageur européen a comparé :

« La Malaisie dispose de meilleures infrastructures, d’une cuisine variée et délicieuse, et il n’y a pas d’arnaques touristiques. »

L’Indonésie et le Sri Lanka ont également été mentionnés.

« Bali offre des hébergements et une nourriture moins chers qu’en Thaïlande, une culture forte et des plages magnifiques », a déclaré un touriste néerlandais.

Un voyageur britannique a suggéré :

« Le Sri Lanka est une destination fantastique avec des hôtels de luxe abordables, des paysages magnifiques et des habitants sympathiques. »

Problèmes de qualité et afflux de touristes

Le niveau des attractions touristiques est une autre préoccupation majeure.

Un touriste scandinave a révélé :

« Les plages sont sales, pleines de déchets, en particulier à Phuket.

La plage de Kata est horrible.

C’est déchirant de voir autant de déchets plastiques. »

La pollution atmosphérique dans les grandes villes et les trottoirs fissurés et dangereux ont également été cités comme problèmes.

La surfréquentation des principaux sites touristiques, en particulier Pattaya, Phuket et Hua Hin, a fait l’objet de nombreuses plaintes.

Un touriste australien a déploré :

« Les plages, autrefois paisibles et magnifiques, sont désormais envahies par des milliers de transats. 

Il n’y a plus d’espace pour se détendre tranquillement. »

Le mécontentement à l’égard de certains groupes de touristes contribue également à détériorer l’atmosphère générale.

Un touriste britannique a raconté :

« Mon dernier voyage à Pattaya a été gâché par des touristes d’une certaine nationalité. 

Ils ont agressé mon partenaire dans l’avion et, partout où nous allions, ils étaient impolis avec les Thaïlandais. »

Un autre Australien a ajouté :

« J’adore la Thaïlande et je viens ici depuis 26 ans, mais l’afflux massif de touristes indiens et russes me fait reconsidérer mes visites.

Certains quartiers de Pattaya ressemblent désormais davantage à « Little India » qu’à la Thaïlande. »

Les inquiétudes en matière de sécurité suite au récent tremblement de terre et à l’effondrement d’un bâtiment au marché de Chatuchak ajoutent à ce sentiment de malaise.

« J’ai peur de rester dans des immeubles de grande hauteur à Bangkok ou ailleurs en Thaïlande, même si j’habite ici », a avoué un résident étranger.

Il est intéressant de noter que certaines voix thaïlandaises suggèrent que la baisse du nombre de touristes pourrait être une opportunité.

« Nous avons besoin de touristes de qualité, pas seulement de quantité », a fait valoir un commentateur thaïlandais.

Un autre a déclaré :

« C’est bien, cela nous donnera peut-être le temps de réhabiliter l’environnement et d’améliorer les infrastructures. »

Dans leurs conclusions, beaucoup ont exprimé leur attachement durable à la Thaïlande, mais aussi leur inquiétude croissante face à sa perte de valeur.

« La Thaïlande reste un pays magnifique et la plupart des Thaïlandais sont adorables, mais avec la hausse des prix, la complexité des systèmes et la baisse de la qualité, je vais devoir chercher d’autres destinations, au moins pour les prochaines années », a conclu un visiteur canadien de longue date.

Un autre commentaire mettait en garde :

« La Thaïlande n’est plus la seule destination touristique de la région. 

Les touristes ont désormais l’embarras du choix en Asie du Sud-Est, où ils peuvent trouver des options moins chères et des expériences plus originales. 

Si la Thaïlande ne se ressaisit pas, elle risque de perdre définitivement des parts de marché. »

Toutelathailande.fr avec The Nation – 27 avril 2025

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