Vietnam : RSF appelle le secrétaire d’État américain à agir pour la libération de la journaliste Pham Doan Trang
À l’approche de la Journée pour les droits humains au Vietnam, célébrée notamment aux États-Unis, Reporters sans frontières (RSF) et une coalition d’ONG de défense de la liberté de la presse appellent le département d’État américain à faire pression sur le régime vietnamien pour obtenir la libération de la journaliste Pham Doan Trang, et de l’ensemble des journalistes détenus dans ce pays qui occupe la 173e place sur 180, dans les tréfonds du Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF.
Le 6 mai 2025, une semaine avant la Journée pour les droits humains au Vietnam, commémoration annuelle instaurée par le Congrès des États-Unis, une coalition d’ONG – menée par PEN International, le Committee to Protect Journalists (CPJ), Legal Initiatives for Vietnam et RSF – a adressé une lettre au secrétaire d’État américain Marco Rubio, l’appelant à prendre des mesures fortes en soutien aux journalistes détenus au Vietnam.
La lettre met notamment en lumière le cas de la fondatrice des sites d’information Luat Khoa et The Vietnamese Pham Doan Trang, lauréate du Prix RSF pour la liberté de la presse en 2019 et du Prix international des femmes de courage du département d’État américain en 2022. Détenue depuis 2020, elle purge actuellement une peine de neuf ans de prison pour diffusion de “propagande contre l’État”, dans des conditions de détention qui mettent sa vie en danger.
“En tant que partenaire économique clé du Vietnam, les États-Unis doivent prendre position face aux violations systématiques de la liberté de la presse et du droit à l’information par le régime vietnamien. Nous appelons le secrétaire d’État Marco Rubio à intensifier la pression sur les autorités à Hanoï pour obtenir la libération de Pham Doan Trang et des 36 autres journalistes et défenseurs de la liberté de la presse actuellement détenus dans le pays.” – Antoine Bernard – Directeur du plaidoyer et de l’assistance de RSF
Répression systématique du journalisme indépendant
Dans cette lettre, la coalition appelle également le département d’État à faciliter l’octroi de visas humanitaires et à aider financièrement les journalistes vietnamiens en danger, ainsi qu’à soutenir les médias indépendants dans le pays.
Depuis son arrivée au pouvoir en août 2024, le secrétaire général du Parti communiste vietnamien, To Lam, poursuit la répression de la liberté d’informer, dans la lignée de son prédécesseur Nguyen Phu Trong. Les journalistes critiques à l’égard du régime sont régulièrement accusés de diffuser de la “propagande contre l’État” ou d’“abuser des libertés démocratiques”, des charges qui peuvent mener à des peines allant jusqu’à 20 ans de prison.
En parallèle de ses efforts de plaidoyer auprès des gouvernements et des institutions internationales, RSF appelle également le public à se mobiliser en signant une pétition exigeant la libération immédiate de Pham Doan Trang.
Le Vietnam demeure l’un des pays les plus répressifs au monde en matière de liberté de la presse. Il occupe le 173e rang sur 180 pays et territoires dans le Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2025, et reste l’un des États qui emprisonnent le plus de journalistes au monde.
Reporters Sans Frontières (RSF) – 5 mai 2025