Scandale sexuel en Thaïlande : une femme a piégé des moines influents
Une femme surnommée « Sika Golf » est au cœur d’un scandale sexuel sans précédent qui secoue le clergé bouddhiste en Thaïlande.
Elle aurait eu des relations intimes avec au moins 15 moines influents, dont plusieurs lui auraient transféré de l’argent. Des vidéos explicites et des preuves compromettantes ont été découvertes lors d’une perquisition menée par la police.
Une liaison secrète entre un abbé et Sika Golf
Thep Wachirathiraporn, l’ancien abbé du temple Wat Phra Phutthachai à Saraburi a admis avoir entretenu une relation amoureuse pendant plusieurs années avec une femme connue sous le nom de « Sika Golf ». Thep Wachirathiraporn a déclaré à la police avoir rencontré Mme Golf en 2019 via Facebook, où elle l’avait initialement approché en lui manifestant des signes de dévotion. Leur relation a duré environ un an avant de se transformer en une relation amoureuse. La femme lui a donné une Toyota Alphard pour ses fonctions monastiques. Leur relation a duré plusieurs années et ils avaient même prévu qu’il quitte la vie monastique pour l’épouser. Cependant, il a finalement découvert qu’elle voyait d’autres moines haut placés d’autres temples réputés Il a également affirmé avoir été victime de chantage à plusieurs reprises, ce qui l’a tellement bouleversé qu’il a envisagé de quitter la vie monastique pour dénoncer ses activités. Mais il a été déchu de ses fonctions par la police avant de pouvoir se manifester, a déclaré la police.
La police découvre un réseau de moines impliqués
La police a découvert que Mme Golf avait eu des relations avec au moins 15 moines haut placés qui lui avaient transféré de l’argent au cours des dernières années. En se basant sur des preuves à l’appui, telles que des photos, des vidéos et des journaux de discussion, les enquêteurs ont confirmé qu’au moins huit moines avaient eu des relations avec elle. Le scandale a éclaté à la suite d’une descente de police menée le 4 juillet à Bangkok par la division anti-corruption au domicile de Mme Golf, au cours de laquelle plus de 80 000 images et vidéos ont été récupérées sur cinq téléphones portables lui appartenant. Elle a également trois enfants âgés de 13, 10 et 6 ans, issus de relations avec d’anciens moines de haut rang. Les enquêteurs s’attendaient initialement à découvrir des preuves liées à une affaire de corruption dans un temple. À la place, ils ont mis la main sur du matériel explicite suggérant des relations sexuelles entre Mme Golf et plusieurs moines de haut rang issus de temples réputés dans de nombreuses provinces.
Des temples prestigieux éclaboussés par le scandale
Le commissaire adjoint du Bureau central d’enquête, le général de division Charoonkiat Pankaew, a déclaré que plus d’une douzaine de temples, mais pas encore plus de 20, font actuellement l’objet d’une enquête, notamment des temples importants tels que : Le Wat Tri Thotsathep à Bangkok Le Wat Phra Phutthachai à Saraburi Le Wat Sothonwararam à Chachoengsao Le Wat Phra Si Rattana Mahathat à Phitsanulok D’autres temples à Phichit, Phetchabun, Samut Sakhon et Khon Kaen
Des moines défroqués, d’autres à venir
Jusqu’à présent, huit moines ont été identifiés et trois ont été reconnus coupables d’avoir enfreint les règles monastiques, ce qui justifie leur défroque. Au moins cinq moines impliqués ont déjà quitté la vie monastique. La police enquête également sur d’éventuelles malversations financières, notamment sur le fait que Mme Golf ait détourné des fonds du temple ou extorqué de l’argent à des moines pour financer ses activités de jeu en ligne présumées. Le général Charoonkiat a déclaré : « Ces scandales nécessitent une enquête plus approfondie de la police et des mesures pour garantir que l’institution monastique reste composée uniquement de moines qui respectent la discipline morale. »
La police appelle les moines à la prudence
Charoonkiat a souligné que la police n’avait pas l’intention de nuire au bouddhisme, mais a exhorté les moines de tout le pays à faire preuve de prudence lorsqu’ils participent à des activités religieuses impliquant des femmes laïques. « Ces personnes peuvent se présenter comme des donateurs généreux, des bienfaiteurs fortunés ou des mondains. Mais certaines sont en réalité des fraudeurs, cherchant à gagner la confiance des moines en engageant des conversations via Line ou par téléphone, tout en enregistrant secrètement des clips », a-t-il déclaré. Les autorités encouragent tous les moines qui auraient été victimes de chantage à se manifester, bien qu’aucun n’ait encore porté plainte.
Le Sénat s’empare de l’affaire pour préserver la foi
Dans le même temps, la commission sénatoriale sur la religion, la moralité, l’éthique, les arts et la culture convoquera la semaine prochaine les agences concernées afin de clarifier ce scandale, qui suscite une inquiétude croissante au sein de la population. La sénatrice Atcharaphan Homrot, secrétaire générale de la commission, a reconnu le caractère sensible de cette affaire et son potentiel à nuire gravement à la confiance du public dans le bouddhisme. « Cette affaire est extrêmement délicate et touche directement la foi dans la religion », a-t-elle déclaré, appelant le Conseil suprême du Sangha et les agences concernées à prendre des mesures strictes, mais constructives. Les scandales impliquant des moines qui ne respectent pas les règles monastiques sont fréquentes en Thaïlande.
Toutelathailande.fr avec The Bangkok Post – 11 juillet 2025