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Le Cambodge rejette les allégations thaïlandaises sur les mines terrestres

Le Premier ministre cambodgien HUN Manet a dénoncé, le 22 juillet, des accusations émanant de la Thaïlande, selon lesquelles le Cambodge aurait posé de nouvelles mines antipersonnel dans des zones frontalières disputées. Il a qualifié ces allégations de « non honorables » et « indignes », affirmant qu’elles nuisent aux efforts de coopération bilatérale.

Une controverse née d’un incident à la frontière

Les tensions ont été ravivées après un incident survenu le 16 juillet, au cours duquel trois soldats thaïlandais ont été blessés par des mines. Bangkok a attribué ces blessures à de nouveaux engins récemment posés, et a menacé de saisir les Nations Unies.

Les accusations visent notamment les zones contestées de Mom Bei et les abords du temple Ta Moan Thom, situées à proximité de la frontière.

Dans sa réponse, HUN Manet a indiqué qu’aucun des deux pays ne devait agir unilatéralement dans les zones frontalières encore non délimitées.

Il a également mis en garde contre les dérives diplomatiques : « Si nous voulons vraiment instaurer la confiance, nous devons cesser d’utiliser de telles tactiques », ajoutant que le Cambodge restait favorable à « une résolution pacifique, par un dialogue transparent, rapide et durable ».

Phnom Penh accuse Bangkok d’incursion illégale

Le 21 juillet, le ministère cambodgien des Affaires étrangères a accusé l’armée thaïlandaise d’avoir franchi illégalement la frontière pour pénétrer dans le village de Techo Morakot, dans la province de Preah Vihear. Selon Phnom Penh, des soldats thaïlandais auraient quitté les itinéraires de patrouille établis, sans accord préalable du Cambodge.

« Cette action irresponsable viole les accords bilatéraux, empiète sur la souveraineté cambodgienne, met des vies en danger et sape gravement la confiance mutuelle », a déclaré le ministère.

Il rappelle que la délimitation des frontières doit s’appuyer sur les cartes à l’échelle 1:200 000, reconnues par les deux pays et validées par la Cour internationale de Justice en 1962 et 2013.

Soupçons de manipulation médiatique

Le Cambodge accuse également la Thaïlande de chercher à détourner l’attention en diffusant de fausses informations sur la pose de nouvelles mines.

« Plus inquiétante encore est la déclaration unilatérale de souveraineté de l’armée thaïlandaise sur le secteur du temple Ta Moan Thom, accompagnée de projets de contrôle des accès touristiques et religieux », affirme le ministère cambodgien des Affaires étrangères.

Le Cambodge rappelle son engagement contre les mines

Le Centre cambodgien d’action contre les mines a lui aussi rejeté les accusations thaïlandaises. Son directeur, HENG Ratana, a rappelé que le Cambodge est l’un des pays les plus actifs en matière de déminage, avec plus d’un million de mines détruites depuis 2000.

LY Thuch, vice-président de l’Autorité nationale pour l’action contre les mines, a réaffirmé l’opposition totale du Cambodge à l’usage, la production et le stockage de mines. « Nous condamnons fermement l’utilisation de mines, quelle qu’en soit la circonstance, et adressons nos condoléances à toutes les victimes, sans distinction de nationalité », a-t-il déclaré.

Il a également évoqué la poursuite des opérations de déminage dans tout le pays, notamment dans le cadre du Sommet de Siem Reap–Angkor pour un monde sans mines, tenu en 2024.

Par Teng Yalirozy – Cambodianess / Lepetitjournal.com – 23 juillet 2025
 

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