Le Vietnam sous la menace du chikungunya
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a lancé en juin dernier une alerte sur la progression rapide du chikungunya, désormais signalé sur plusieurs continents. En Chine, dans la province du Guangdong, plus de 4800 cas ont été recensés au premier semestre de 2025, constituant la plus grave épidémie jamais recensée dans la région.
Des foyers majeurs persistent dans des îles de l’Océan Indien (La Réunion, Mayotte), en Afrique et en Europe. Le Ministère vietnamien de la Santé a d’ailleurs souligné que, malgré l’absence de cas confirmés dans le pays, la situation mondiale rend le Vietnam particulièrement exposé.
Une maladie invalidante
Le chikungunya n’est généralement pas une maladie virale mortelle, mais ses symptômes sont particulièrement lourds : forte fièvre, maux de tête, éruptions cutanées, douleurs articulaires intenses. L’OMS rappelle qu’aucun traitement spécifique ni vaccin largement disponible n’existe à ce jour. Les soins se limitent simplement au soulagement de ces symptômes.
Des conditions propices
La saison des pluies, marquée par des températures élevées et une forte humidité, crée un environnement propice à la prolifération des moustiques. L’accumulation d’eau stagnante favorise la formation de foyers larvaires. La période août-septembre est particulièrement critique : la densité des moustiques actifs en journée atteint son maximum, tandis que les voyages estivaux augmentent le risque d’importation du virus depuis des zones endémiques.
Prévention et mobilisation sur le terrain
Face à cette menace, plusieurs initiatives communautaires ont été mises en place au Vietnam. Dans le quartier de Xuân Hoa à Ho Chi Minh-Ville, des campagnes de destruction des larves et de pulvérisation d’insecticides ont été menées, accompagnées d’actions de sensibilisation auprès des habitants.
De son côté, depuis le mois d’août, l’Institut Pasteur de la ville a mobilisé des équipes pour inspecter les zones à risque, collecter des échantillons de larves et évaluer l’efficacité des insecticides. Le Service de la Santé a également rappelé que la lutte contre le chikungunya ne peut être efficace sans une forte coopération entre autorités, services de santé et population. Les hôpitaux ont également été invités à se préparer : gestion des stocks de médicaments, de solutions de perfusion et un renforcement du personnel.
La prévention plutôt que la guérison
En l’absence de vaccin ou de traitement spécifique, la prévention reste le moyen de lutte le plus efficace. Les autorités sanitaires et l’OMS recommandent aux populations de porter des vêtements couvrants, de dormir sous des moustiquaires et d’utiliser quotidiennement des répulsifs contenant du DEET, de l’IR3535 ou de l’icaridine. Il faut également éliminer un maximum les foyers larvaires en pensant à vider régulièrement les récipients d’eau stagnante. Outre cela, les voyageurs doivent surveiller leur santé durant les douze jours suivant leur retour.
Si le Vietnam n’a pas encore enregistré de cas confirmés de chikungunya, les autorités insistent sur la nécessité d’une vigilance accrue.
Lepetitjournal.com – 15 septembre 2025
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