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Mettre fin à la consommation d’animaux sauvages au Cambodge

La demande de viande d’espèces sauvages est l’une des principales causes du braconnage au Cambodge. Outre ces effets dévastateur sur la faune, elle augmente également le risque de transmission des maladies depuis les animaux sauvages vers les êtres humains, ce qui représente un grave danger pour l’environnement et la santé humaine.

Risque d’extinction de plusieurs espèces

Les autorités du Mondolkiri font état de la confiscation de 1 353 kilogrammes de viande sauvage au cours des 18 derniers mois. Parallèlement, les autorités des provinces de Stung Treng et Ratanakiri ont saisi, au cours des six derniers mois, plus de deux cents kilogrammes de viande de brousse.

Neth Pheaktra, secrétaire d’État au ministère de l’Environnement explique que ceux qui consomment de la viande de brousse en espérant en retirer des bienfaits pour la santé ou un traitement contre les maladies et un complément qui leur apporte de la force ou un statut social, ont tort. En effet, la consommation de viande de brousse peut non seulement nuire à leur santé, mais aussi motiver le braconnage, le piégeage et le trafic d’espèces sauvages d’importance mondiale.

Selon Seng Teak, directeur national du WWF-Cambodge, le tigre d’Indochine et le Kouprey, ont déjà disparu à cause du braconnage et la pression s’accroît sur les autres animaux même en zone protégée. Une série d’études sur les populations d’ongulés dans les plaines orientales menées par le ministère de l’Environnement et le WWF a montré qu’entre 2010 et 2022, les populations de banteng, de muntjac et de cochon sauvage ont diminué respectivement de 89 %, 65 % et 15 %. L’étude a également montré des taux de rencontre très faibles du cerf de Eld, du gaur et du sambar.

Le risque de zoonose 

La consommation et le commerce d’animaux sauvages mettent également les humains en contact étroit eux, par exemple sur les marchés et dans les restaurants. Cela augmente le risque de transmission de zoonoses, les maladies animales transmissibles à l’être humain. La consommation de viande sauvage expose non seulement les gens à de graves risques sanitaires, mais crée également les conditions d’une possible propagation des zoonoses tout au long de la chaîne d’approvisionnement, par la chasse, le braconnage, le transport, le stockage, le commerce, la transformation et la vente de la viande de brousse.

La plupart des consommateurs n’ont pas conscience du risque potentiel auquel ils s’exposent. Selon les estimations, environ 60 % des maladies infectieuses émergentes, similaires ou même plus graves que le COVID-19, signalées dans le monde sont des zoonoses. Les épidémies graves, telles que le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS), la grippe porcine (H1N1), la grippe aviaire (H5N1), sont toutes des zoonoses, c’est-à-dire qu’elles ont été transmises des animaux aux humains.

Jan Vertefeuille, conseillère principale en matière de plaidoyer au WWF-US, a ajouté : « Nous ne sommes peut-être pas en mesure de déterminer l’endroit exact où se produira la prochaine épidémie, mais nous sommes en mesure d’identifier les comportements, comme la consommation de viande sauvage, qui augmentent le risque de propagation des zoonoses. (…) Réduire les activités à risque comme celle-ci est le meilleur moyen d’essayer de prévenir une autre pandémie. » 

Mise en place d’une campagne de sensibilisation

« Il est temps pour tous les amateurs et commerçants de viande sauvage d’opérer un changement positif en mettant fin à la consommation ou au commerce de la faune sauvage et, en contrepartie, de protéger la faune sauvage et les ressources naturelles afin de contribuer au développement économique et touristique” a déclaré Neth Pheaktra. c’est dans ce cadre qu’a été lancée la campagne « Zéro viande sauvage » dans le Mondolkiri  un site internet lui a même été dédié : www.zerowildmeat.org.

Cette campagne est expérimentée pendant six semaines en octobre et novembre 2022 et s’adresse aux restaurants et points de vente du  Mondolkiri pour qu’ils s’engagent en a ne plus fournir de viande brousse.

« Il est important que tous les acheteurs, vendeurs, commerçants et consommateurs comprennent les risques sanitaires liés à la consommation et aux activités commerciales, et adoptent l’engagement zéro viande sauvage », a déclaré M. Seng Teak.

Lepetitjournal.com – 10 novembre 2022

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