Des pêcheurs arrêtés dans la zone de conservation des dauphins
C’est une nouvelle qui réjouira tous les défenseurs de l’environnement et les amoureux des dauphins de Ayeyarwady : sur les trois derniers mois – entre le 1er septembre et le 30 novembre – les autorités ont arrêté et saisi 21 bateaux de pêche qui opéraient illégalement dans la zone protégée du fleuve destinée à préserver cette espèce rare et emblématique de mammifères marins fluviaux.
Certains de ces bateaux pirates étaient équipés de matériel de pêche électrique totalement interdits et dont on sait qu’ils provoquent souvent la mort des dauphins même si ceux-ci ne sont pas directement ciblés par les pêcheurs. Assez étonnamment, pour 21 bateaux saisis, ce ne sont que 4 professionnels qui ont été inculpés pour activité illégale et usage de matériel prohibé.
Un plan spécial de sauvegarde des dauphins de l’Ayeyarwady a été lancé officiellement le 1er septembre dernier après que sept de ces mammifères très rares, quelques dizaines de spécimens, ont été trouvés morts en 2020, manifestement victimes de chocs électriques selon des experts. Une pétition avait alors été lancée pour que la zone de conservation, autour de Htigyaing, Katha et Shwegu, soit réellement surveillée… et protégée ! Cette zone existe depuis 2005 mais très régulièrement les braconniers y sévissaient en toute impunité. Sous l’impulsion de la Wildlife Conservation Society (WCS) de Birmanie – très investie dans la conservation de ces dauphins – et qui supervise le projet en association avec des officiels de la Direction de la pêche, des patrouilles sont désormais assurées jour et nuit, car c’est surtout la nuit que les voyous opèrent, et cela a donc porté ses fruits avec ces 21 bateaux pris en flagrant délit.
Alors que le projet de préservation semblait produire ses fruits, y compris sur le plan économique à travers de l’éco-tourisme, jusque début 2019 – le nombre de dauphins remontant doucement – ces deux dernières années ont été catastrophiques avec plus d’une dizaine de bêtes mortes, semble-t-il à la fois suite à des chocs électriques mais aussi à cause de la forte pollution du fleuve. Les efforts conjoints des associations et des autorités obtenant des résultats, il y donc encore un peu d’espoir que l’espèce survive.
Lepetitjournal.com – 10 décembre 2020
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