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Le cardinal Bo rêve de paix à l’approche de pourparlers en Birmanie

Alors que la 4e Conférence de Panglong pour le XXIe siècle doit se tenir du 19 au 21 août 2020, le cardinal Charles Maung Bo appelle toute la nation birmane à l’unité. «Nous n’avons d’autre chemin que le dialogue, qui naît de l’ouverture des cœurs et des esprits», affirme-t-il.

Naypyitaw accueillera donc la 4e session de la Conférence de Panglong pour le XXIe siècle ; ce cycle de négociations pour la paix lancé par la présidente Aung San Suu Kyi veut mettre fin à des décennies de conflits ethniques dans le pays. Ce rendez-vous réunit tous les groupes armés du territoire, à l’exception de l’armée de l’Arakan, considérée comme une organisation terroriste. Il s’agit du dernier round de pourparlers sous l’actuel gouvernement avant les élections du 8 novembre.

Dans un message publié en amont de cette réunion, le cardinal Bo rappelle l’exemple des martyrs birmans, les héros de l’indépendance du pays, dont le général Aung San qui rêvait d’une «nouvelle nation unie» après le colonialisme britannique et l’invasion japonaise. «Leur vision était de s’appuyer sur nos différences fécondes et vitales, et ainsi de former un peuple fier et uni». «Honorons leur sacrifice en nous engageant humblement dans l’union de la nation» ajoute-il.

Le cardinal explique comment le meurtre cruel des martyrs il y a 73 ans, le 19 juillet 1947, a marqué le début de décennies de division et de conflit pour le peuple birman, à l’encontre de cette noble vision. «Cet acte de trahison a marqué le début d’une ère impitoyable, avec des frères et des sœurs qui s’opposent inutilement», regrette-il.

Réconciliation et justice sont les armes de la démocratie

Le président de la Fédération des conférences épiscopales d’Asie (FABC) évoque l’appel pressant du Pape pour l’instauration d’un cessez-le-feu mondial, afin de vaincre l’ennemi commun que représente le coronavirus. Malheureusement, cet appel n’a pas été entendu, déplore le cardinal Bo, et les combats se sont poursuivis dans le pays du sud-est asiatique.

Les acteurs des négociations de paix ont maintenant la possibilité de changer cette histoire de mort et de souffrance, en empruntant le chemin de la démocratie, en construisant un État fédéral, avec un gouvernement qui prenne soin de tous ses citoyens, en renonçant aux solutions militaires et en promouvant la coopération, la civilisation et la sagesse. Pour l’archevêque de Rangoun, «une seule armée suffit à toute nation ; une armée qui travaille pour la justice et la paix ; une armée qui inclut tous les groupes ethniques, sans aucune discrimination» et qui passe progressivement sous l’autorité d’un président démocratiquement élu.

«Un État a le droit de s’armer et d’utiliser les forces armées pour sa défense, mais les armes les plus puissantes de la démocratie sont les instruments influents de la réconciliation et de la justice. En faisant preuve de respect pour son peuple, en offrant des filets de sécurité même aux plus pauvres, a-t-il conclu, la Birmanie pourra revendiquer sa place en Asie et dans le monde et se rapprocher de la paix. «La paix est possible. La paix est synonyme de développement. La paix est notre destin. Nous n’avons d’autre chemin que le dialogue, qui naît de l’ouverture des cœurs et des esprits».

Vatican News12 août 2020

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