Les autorités Cambodgiennes nient l’enlèvement de l’activiste thaïlandais Wanchalerm
Dans une lettre adressée au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies qui se réunit ces jours-ci à Genève (Suisse) le gouvernement cambodgien affirme ne pas pouvoir confirmer l’enlèvement à Phnom Penh de l’activiste thaïlandais Wanchalerm Satsaksit le 5 juin 2020.
Que s’est il vraiment passé à Phnom Penh le 5 juin 2020, dans le quartier où résidait illégalement (son visa avait expiré le 31 décembre 2017) l’activiste thaïlandais Wanchalerm Satsaksit ?
Depuis sa disparition, corroborée par le témoignage de sa sœur qui l’avait au téléphone au moment de celle-ci, la thèse de l’enlèvement est privilégiée.
Les organisations de défense des droits de l’homme se sont mobilisées. La théorie la plus souvent évoquée est celle d’un kidnapping conduit par des agents proches des milieux militaires thaïlandais, désireux de faire taire cet animateur de plusieurs groupes Facebook d’opposants.
Mais aucune preuve n’est venu étayer ce scénario. L’activiste, qui n’a pas été revu depuis, a purement et simplement disparu.
Fin de non recevoir
Coup de théâtre mardi 1er septembre. Dans un courrier officiel adressé au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, qui se réunit ces jours ci à Genève, le gouvernement cambodgien affirme, sur la foi de trois témoignages directs mais anonymes (les noms des personnes ne figurent pas dans le courrier) qu’aucun enlèvement n’a eu lieu ce jour là.
«Nous allons poursuivre notre enquête pour déterminer si un enlèvement a vraiment eu lieu et si cela s’est déroulé au Cambodge» affirme le courrier qui sonne une fin de non-recevoir aux demandes de l’ONU.
L’immatriculation du véhicule cité par les ONG – 2X2307 – est aussi écartée comme indice puisqu’elle ne figure, selon le courrier, sur «aucune liste du département des travaux publics et des transports».
Les réponses apportées par l’ambassade du Cambodge à l’ONU, à Genève, lors des débats prévus sur le cas Wanchalerm sont assurées d’êtres suivies de prés par les défenseurs des droits de l’homme.
Gavroche-thailande.com – 1er Septembre 2020
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