Pourquoi la Chine édifie un mur à la frontière birmane ?
Nous l’avons déjà relaté dans Gavroche: les autorités chinoises ont entrepris depuis plusieurs mois d’édifier un mur à la frontière du pays avec la Birmanie, qui est pourtant un allié décisif de Pékin en Asie du Sud-Est.
La raison: officiellement la pandémie de Covid-19. Mais les chinois redoutent aussi un éventuel retournement d’alliance de la part d’un pays dont l’actuelle dirigeante, Aung San Suu Kyi, n’apprécie guère leurs avancées militaires. Sans parler de la fuite possible de dissidents chinois.
Selon de nombreuses informations, la Chine construit un mur de fil de fer barbelé le long de sa frontière sud avec le Myanmar, sur une distance de 2000 km.
La raison officielle invoquée est d’empêcher les passages illégaux, mais la réalité est bien plus sinistre. La plupart des experts estiment que le mur est construit pour empêcher les dissidents chinois de fuir le pays.
Nombreux dissidents chinois
De nombreux dissidents chinois ont dans le passé franchi cette frontière pour entrer en Birmanie ou au Vietnam afin d’éviter les persécutions de la part des autorités chinoises. Parfois, confrontés à une pauvreté extrême due au manque d’emploi en Chine, les travailleurs traversent eux aussi ces murs illégalement pour trouver du travail.
Le mois dernier, l’armée du Myanmar a déposé une protestation auprès de la Chine parce que la clôture était construite très près de la ligne de démarcation.
En fait, les autorités du Myanmar n’ont reçu aucun préavis concernant la construction de ce mur. Un traité frontalier signé en 1961, prévoit qu’aucune structure ne peut être créée à moins de 10 mètres de la ligne de démarcation. Ce mur pourrait donc masquer une avancée territoriale de la Chine pour prendre le contrôle de certaines parties du territoire du Myanmar.
La semaine dernière encore, des responsables indiens ont affirmé que la Chine finance des groupes rebelles en Birmanie pour attiser les troubles à la frontière entre l’Inde et la Birmanie.
La construction du mur sera achevée d’ici 2022.
Ce mur sera équipé de caméras de surveillance ultramodernes, de capteurs infrarouges tout en étant fortifié par une clôture à haute tension.
Les médias de propagande chinois ont donné une tournure à l’histoire en disant que le mur a contribué à réduire les cas d’importation de COVID-19 et vise à stopper la contrebande.
Gavroche-thailande.com – 17 Janvier 2021