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Birmanie : la mobilisation se poursuit contre le coup d’État, Biden annonce des sanctions

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À Rangoun, les Birmans se mobilisent pour leur sixième journée de manifestation consecutive. L’effervescence a très rapidement gagné les rues, mais les manifestants, qui souhaitent rester pacifiques, organisent la circulation autour d’eux, et continuent à saluer, à chaque occasion, les nombreux policiers déployés dans la ville.

Il est encore tôt ce jeudi matin à Rangoun et des milliers de manifestants continuent d’affluer devant le bureau du Programme des Nations Unies pour le développement, rapporte notre correspondante à Rangoun, Juliette Verlin

Des musiciens ont ramené des tambours pour rythmer les chants révolutionnaires juste devant le portail du bureau. À côté, plusieurs manifestants sont allongés sur le sol, avec des pancartes où l’on peut lire : « Je me réveillerai quand Min Aung Hlaing sera parti ». 

San San est venue pour tenter d’attirer l’attention de la communauté internationale. La jeune femme explique ne plus vouloir manifester dans les rues, mais plutôt directement devant ce bureau, plus à même selon elle de donner de l’importance à sa voix. Devant les quelques photographes déjà présents, elle prend la pose avec sa pancarte sur laquelle est écrit : « Pourquoi aller à l’école si le général Min Aung Hlaing s’en fiche de mon futur ? »

Pour Tun Lwin, membre du département des Transports, c’est surtout la Chine qui devrait intervenir. Ce pays voisin entretient d’étroites relations économiques et politiques avec la Birmanie, et d’après lui, Pékin a le pouvoir de faire plier l’armée.

Sanctions américaines contre la junte

De son côté, le président américain Joe Biden a annoncé ce mercredi que son administration réduisait l’accès des généraux birmans à 1 milliard de dollars de fonds aux États-Unis et allait dévoiler de nouvelles sanctions dans la semaine. 

« J’appelle une nouvelle fois l’armée à libérer immédiatement tous les dirigeants politiques élus démocratiquement et les activistes », a ajouté Joe Biden. La Birmanie est son premier dossier diplomatique majeur depuis son élection.

L’Union européenne pourrait aussi prendre de nouvelles sanctions, a averti Josep Borrell, chef de la diplomatie de l’UE. Elles pourraient viser le chef de l’armée Min Aung Hlaing, auteur du putsch, et d’autres généraux. Ils font déjà l’objet de mesures de rétorsions depuis les exactions des militaires contre la minorité musulmane rohingya en 2017.

Les puissants conglomérats contrôlés par l’armée pourraient être également ciblés, les sanctions les visant ayant été levées pendant la fragile parenthèse démocratique de 10 ans, refermée brutalement par le coup d’État.

Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU va tenir ce vendredi 12 avril une session extraordinaire sur les événements. La position de Pékin et de Moscou, soutiens traditionnels de l’armée birmane aux Nations Unies, sera scrutée de près.

Par Juliette Verlin.  – Radio France Internationale – 11 février 2021

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