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Il y a 46 ans, la chute de Saigon le 30 avril 1975

Le 30 avril 1975, l’armée nord-vietnamienne communiste investissait Saigon, après moins de deux mois de reconquête territoriale. 45 ans plus tard, cet évènement historique demeure dans les mémoires, point de départ vers la réunification du pays et sa libération totale, après 30 ans de guerres. 

30 avril 1975, cette date va s’inscrire dans l’Histoire. Une centaine de journalistes de toutes nationalités couvrent cet évènement. Le monde entier dans l’attentisme, a les yeux rivés sur son poste de télévision. La guerre du Vietnam a été la première à être diffusée sur les écrans.

L’ambassadeur américain Graham Martin s’est enfui par hélicoptère à 3h50 du matin. L’opération d’évacuation se termine quatre heures plus tard à 7h53, lorsque les trois Marines restés pour protéger l’ambassade grimpent dans le dernier hélicoptère. 

9h du matin. Même si quelques unités sud-vietnamiennes tentent encore de se battre, Big Minh les appelle à déposer les armes, lui qui n’a plus d’autre solution que de se rendre. Les soldats abandonnent tour à tour vêtements, chaussures, chars et véhicules blindés avant de se disperser totalement dans la ville.

Les troupes communistes font leur entrée dans la métropole du Sud à 12h pile. 50 minutes plus tard, les chars sont devant le palais présidentiel. Big Minh les y attend, vaincu. Il est le dernier président du Sud-Vietnam ; son mandat aura duré deux jours.  Ca y est, Saigon est tombée.

Bienvenue Ho Chi Minh Ville.

Malgré des dissidences politiques fortes au sein même du pays, qui ont conduit à d’importants mouvements de population et des millions de pertes humaines, le soulagement est là : c’est la fin de 30 ans de guerres. Le Vietnam va enfin récupérer sa souveraineté, dont la démarche avait déjà été entamée le 2 septembre 1945, lors de la déclaration d’Indépendance faite par Ho Chi Minh.

Moins de deux mois de reconquête

Décembre 1974. Le Việt Minh s’interroge : les Etats-Unis viendront-ils au secours du Sud-Vietnam s’il venait à être attaqué ? Car les Accords de paix de Paris en janvier 1973 ont conduit au retrait progressif des troupes américaines. Une phase test est alors menée dans la province de Phước Long. Ce premier épisode se révèle être un succès ; en trois semaines, cette dernière est assiégée, sans que les Etats-Unis ne soient intervenus.

Le feu est vert. La « campagne Ho Chi Minh » (Chiến dịch Hồ Chí Minh ), stratégie de récupération territoriale est prévue sur deux ans. À ce moment-là, ni l’armée communiste nord-vietnamienne, ni celle du Front national de libération du Sud-Vietnam ne s’imaginent que moins de deux mois suffiront. S’enchaînent plusieurs reprises capitales en seulement vingt jours : Buôn Ma Thuột le 10 mars 1975, Huế le 25 mars, Đà Nẵng, deuxième ville du Sud-Vietnam le 30 mars…

Après de tels succès militaires, un changement de cap s’impose : les communistes se fixent la reprise de la métropole du Sud avant l’arrivée de la saison des pluies, qui coïncide avec l’anniversaire d’Ho Chi Minh, le 19 mai. Il reste sept semaines pour boucler l’opération. 

Le général Nguyễn Văn Thiệu démissionne 

Le général Nguyễn Văn Thiệu, président d’alors du Sud-Vietnam, est inquiet. Même si son homologue américain Richard Nixon lui a réitéré son soutien, il réalise que le vent est inexorablement en train de tourner. Son terrain réduit de plus en plus, et aucun signe des Américains. Il démissionne le 21 avril, laissant le flambeau à Trần Văn Hương, homme politique de 72 ans.  

Dès le 27 avril, le rythme s’accélère. Les premiers tirs de roquettes s’abattent sur le centre-ville de Saigon, prémices de l’offensive de l’armée nord-vietnamienne. Le lendemain, la province voisine de Biên Hòa tombe, les batailles et les pillages commencent sur la route qui mène jusqu’à la métropole. Trần Văn Hương est président du Sud-Vietnam depuis une semaine ; trop âgé et dépassé pour endosser ce rôle, il est remplacé par le général Dương Văn Minh dit « Big Minh ». La politique sud-vietnamienne n’a jamais été aussi instable et ne tient plus qu’à un fil.

Les Etats-Unis évacuent Saigon 

Les derniers Américains présents dans la ville mettent en branle leur plan d’évacuation Frequent Wind : 60 avions doivent embarquer environ 10 000 personnes hors de Saigon. Mais dans la nuit du 28 au 29 avril, les bombardements de l’aéroport de Tan Son Nhat à 3h58 leur coupent l’herbe sous le pied. Ils n’ont pas d’autre choix que de passer à « l’option 4 »,  le plan d’urgence pour évacuer la ville. Plusieurs hélicoptères décolleront de treize points stratégiques, dont le toit de l’Ambassade américaine. 

Saigon acculée, la panique monte. Tandis que l’Ambassade américaine est prise d’assaut par plus de 10 000 personnes, et dont les images saisissantes ont fait le tour du monde, des milliers de Saigonnais quittent la ville par le fleuve.

On est à la veille de la chute de Saigon.

Lepetitjournal.com – 30 avril 2021

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