Infos Birmanie

Des villageois torturés et tués retrouvés dans la jungle birmane

Une quinzaine de corps de personnes torturées par des troupes loyales à la junte birmane ont été retrouvés cette semaine dans la jungle du nord du pays.

Ligotés et portant la trace de nombreux coups, une quinzaine de corps ont été découverts dans la jungle près de la localité de Kani, au nord-ouest de Mandalay, par les villageois, les 10 et 11 juillet, peu après le départ de troupes gouvernementales de la zone, selon le site de Radio Free Asia. Ces derniers mois, des combats ont fait rage dans la région, opposant celles-ci et des membres de la Force de défense du peuple, une milice formée après le coup d’État du 1er février. Plus de 15 000 personnes ont été déplacées par les combats, précise le site.

“Les victimes, éparpillées dans la forêt, ne sont pas des miliciens, mais des civils d’âges divers, arrêtés après avoir tenté de fuir l’arrivée des troupes le 8 juillet”, selon les habitants cités par le site, qui ajoute que des photos montrent les corps face contre terre, nus ou revêtus d’habits souillés. Un témoin a indiqué, sous le couvert de l’anonymat, avoir reconnu ses frères parmi les victimes, portant de nombreuses blessures et semblant avoir été traînés à terre. Une crémation collective devait avoir lieu sur place pour éviter que la junte n’identifie les familles des victimes.

“Ce type de brutalité est sans précédent, pas seulement dans cette localité, mais en Birmanie. Nous avons déjà vu des piles de corps entassés comme du bois et recouverts d’une bâche, des pièges destinés à blesser ou à tuer, mais une telle brutalité, je n’ai jamais vu ça”, a déclaré un autre témoin.

Pour Min Lwin Oo, avocat des droits de l’homme, membre de l’Asian Human Rights Commission Burma, ces faits doivent être qualifiés de crimes de guerre. “Nous avons déjà vu de tels meurtres et tortures de masse dans le passé dans les zones de minorités ethniques, nous avons collecté les informations et les avons transmises pendant de nombreuses années au Conseil des Nations unies pour les droits de l’homme, mais la réponse internationale a été trop longue à venir, a-t-il déclaré. Ces retards ont permis aux forces armées illégitimes de tuer en toute impunité.”

Courrier International / Radio Free Asia – 16 juillet 2021

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