Pas de poursuite contre l’ancien Khmer rouge Meas Muth
Les poursuites engagées à l’encontre d’un commandant de la marine des Khmers rouges ne devraient pas aboutir et seront closes d’ici la fin de l’année.
Alors que le procès en appel de Khieu Samphan vient de se dérouler à Phnom penh, on apprend que les poursuites engagées à l’encontre d’un commandant de la marine des Khmers rouges, tenu pour responsable de la mort de deux Australiens dans les tristements célèbres « Killing Fields » du Cambodge, ne devraient pas aboutir et seront closes d’ici la fin de l’année.
A l’époque Meas Muth était Commandant de la Division 164 (Marine), membre suppléant du Comité d’État-major et suppléant au Comité central du PCK.
Le 3 mars 2015 : le co-juge d’instruction international a mis en examen Meas Muth pour crimes contre l’humanité, violations graves des Conventions de Genève et infractions au Code pénal de 1956. Ces accusations ont été modifiées le 14 décembre 2015, et d’autres accusations (y compris celles de génocide) ont été portées contre Meas Muth.
Les charges sont bloquées
Neth Pheaktra, porte-parole des Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens (CETC), soutenues par les Nations Unies et situées à Phnom Penh, a déclaré que les charges retenues contre Meas Muth étaient « bloquées » après que les procureurs internationaux et locaux n’ont pas réussi à atteindre la super-majorité nécessaire pour que l’affaire soit traitée.
Le 28 novembre 2018 : les co-juges d’instruction ont délivré des ordonnances de clôture distinctes. Le co-juge d’instruction cambodgien a prononcé le non-lieu en faveur de Meas Muth à raison de défaut de compétence personnelle, tandis que le co-juge d’instruction international a renvoyé en jugement Meas Muth pour génocide, crimes contre l’humanité, crimes de guerre et infractions relevant du droit cambodgien.
« Maintenant, c’est entre les mains du procureur, des avocats de la défense et des parties civiles, car ils doivent clarifier les procédures légales », a déclaré Neth Pheaktra, à l’AAP.
« Ils ne peuvent pas atteindre une super-majorité (…) pour envoyer l’affaire au procès. Maintenant, elle est bloquée et attend l’interprétation de la loi.«
Les CETC, qui finalisent cette semaine 15 années d’audiences publiques, sont composées de procureurs locaux et internationaux et une super-majorité de soutien est nécessaire pour qu’une affaire puisse être traitée.
Deux Australiens pris par les Khmers rouges
Meas Muth, aujourd’hui âgé de 83 ans, était à la tête de la marine des Khmers rouges lorsque ses hommes ont saisi un yacht qui s’était égaré dans les eaux cambodgiennes à la fin des années 1970.
Ronald Keith Dean, un employé d’hôtel de Sydney âgé de 35 ans, et David Lloyd Scott, probablement du même âge, originaire d’Australie occidentale, ont été envoyés au S21, dirigé par l’impitoyable commandant Kaing Guek Eav, connu sous le nom de Duch.
Un garde a témoigné qu’un prisonnier enchaîné, probablement Australien, a été forcé de s’asseoir, puis on a tiré sur lui un pneu imbibé d’essence et on l’a allumé.
Duch a été reconnu coupable de crimes contre l’humanité en 2010 et condamné à la perpétuité. Il est décédé l’année dernière.
Pas de poursuite contre les cadres subalternes
Les CETC, chargées de poursuivre les « hauts dirigeants » et les « principaux responsables » de la mort d’environ deux millions de personnes entre 1975 et 1979, ont mis fin cette semaine à 16 années d’audiences publiques après avoir obtenu la condamnation de trois hauts dirigeants Khmers rouges.
Meas Muth ne faisait pas partie des hauts dirigeants ni des personnes considérées comme les plus responsables de la mort d’environ deux millions de personnes entre 1975 et 1979, lorsque les Khmers rouges étaient au pouvoir au Cambodge.
Malgré cela, les procureurs internationaux ont décidé de poursuivre Meas Muth, mais ils n’ont pas obtenu le soutien de leurs homologues khmers, qui ont affirmé qu’il y avait eu des interférences politiques dans les poursuites engagées contre les dirigeants de rang inférieur de Pol Pot.
Le Premier ministre Hun Sen a déjà prévenu que toute poursuite contre des cadres subalternes ferait courir au pays le risque d’une guerre civile.
Lepetitjournal.com – 23 août 2021
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