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La Suisse met un frein à son aide au développement en Birmanie

Conséquence directe du coup d’Etat militaire survenu il y a dix mois en Birmanie, Berne a stoppé toutes collaborations financières et techniques avec la junte au pouvoir. Comme l’a appris la RTS, le budget de la coopération suisse passera de 25 millions de francs en 2020 à 20 millions de francs en 2022.

Aucun projet suisse en Birmanie n’a été totalement gelé, mais tous ont été adaptés. Car la coopération suisse (DDC) ne souhaite pas abandonner la population birmane, qui vit dans des conditions de plus en plus précaires.

La Confédération a donc décidé de maintenir son aide au développement, tout en écartant les partenaires étatiques.

Formation professionnelle avec des privés

C’est le cas par exemple avec son projet de formation professionnelle. « C’était l’un des projets phares de la Suisse, qui était très apprécié par le gouvernement », a rappelé le chef de la coopération à l’ambassade suisse en Birmanie vendredi dans La Matinale de la RTS.

« Tout ce projet, avec toutes ses différentes composantes, continue actuellement sous une forme un peu redimensionnée et avec des prestataires de services privés, en partie avec des cours online, et pas comme auparavant en collaborant avec des écoles techniques étatiques », a expliqué Giacomo Solari.

Et qui dit moins de partenaires, dit moins à dépenser. Le budget de la coopération avec la Birmanie va donc diminuer, mais une partie de cet argent est déjà allée dans l’aide humanitaire. Dans ce domaine, les dépenses devrait atteindre 12 millions de francs en 2021.

L’obligation de garder certains liens avec la junte

L’interruption des relations de travail avec le régime n’est cependant pas absolue. Les besoins sont tels dans certains domaines qu’il faudra peut-être reprendre langue avec les militaires, notamment pour les vaccinations de routine.

« Dans les zones sous contrôle de l’Etat, il faudra à un moment donné avoir une discussion avec le ministère de la Santé et probablement prévoir une mise en oeuvre par les sages-femmes réparties dans tout le territoire national », a encore souligné Giacomo Solari. « Mais ce sont des exceptions qui s’expliquent par un impératif de santé publique. »

A ce niveau, la Suisse ne fera pas cavalier seul. Une éventuelle reprise de collaboration, aussi limitée soit elle, avec la junte devrait se faire en concertation avec l’ensemble des Etats et organisations internationales actives en Birmanie.

Par Marc Menichini – Radio Télévision Suisse – 10 décembre 2021

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