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Birmanie : affrontements entre armée et rebelles dans l’Etat de Rakhine

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Des affrontements entre l’armée birmane et des rebelles ont eu lieu dans l’Etat de Rakhine, dans l’ouest de la Birmanie.

Des affrontements entre l’armée birmane et des rebelles ont eu lieu la semaine dernière dans l’Etat de Rakhine (ouest), une région secouée depuis des années par les violences mais restée calme depuis le coup d’Etat de février 2021.

L’Armée d’Arakan (AA), une des plus puissantes milices armées du pays, est en lutte depuis des décennies afin d’obtenir davantage d’autonomie pour la population bouddhiste de la région (dite rakhine ou arakanaise).

En novembre 2020, la Tatmadaw, les forces armées birmanes, s’était mise d’accord sur un cessez-le-feu avec l’AA. Peu de temps après le putsch du 1er février 2021 contre l’ex-dirigeante civile Aung San Suu Kyi, elle avait réitéré cet engagement.

Mais, vendredi, l’armée a pénétré dans une base de l’AA proche de la frontière avec le Bangladesh, et des combats ont eu lieu pendant environ trois heures, a indiqué à l’AFP un porte-parole de la faction ethnique rebelle, sous couvert d’anonymat. Un des membres de l’AA est mort, d’après lui.

“Il y a une forte tension militaire qui peut dégénérer à tout moment”, a-t-il relevé. “On se demande si l’armée cherche à déstabiliser l’État de Rakhine resté stable et calme jusqu’à présent”.

Sanglante campagne contre les Rohingyas

Zaw Min Tun, porte-parole de la junte, a confirmé à l’AFP les affrontements, indiquant que plusieurs membres des forces de sécurité ont été tués ou blessés. Mais il a imputé l’attaque à un groupe d’insurgés de la minorité musulmane des Rohingyas.

“Nous enquêtons sur la présence de l’AA sur place”, a-t-il déclaré.

L’Etat de Rakhine est une poudrière depuis des décennies.

En 2017, l’armée y avait lancé une sanglante campagne contre les Rohingyas. Plusieurs milliers d’entre eux ont été tués et plus de 700 000 ont fui au Bangladesh voisin, un drame qualifié de “génocide” par des enquêteurs de l’ONU.

En 2019 et 2020, les affrontements s’étaient intensifiés entre les militaires et l’Armée d’Arakan, faisant quelque 200 000 déplacés. Des ONG ont évoqué de potentiels crimes de guerre.

La Birmanie a plongé dans la violence depuis le coup d’Etat il y a un an et des centaines de milliers de personnes ont été déplacées.

Des milices citoyennes secondées par des factions ethniques rebelles ont pris les armes contre le régime et les généraux mènent une répression sanglante à l’encontre de leurs opposants: plus de 1500 civils ont été tués et près de 9000 sont actuellement en détention, selon un groupe de surveillance local.

La semaine dernière, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté une déclaration unanime appelant à “un arrêt immédiat de toutes les formes de violence” en Birmanie.

Paris Match avec Agence France Presse – 7 février 2022

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