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La junte militaire birmane invite plusieurs groupes armés ethniques à entamer des négociations de paix

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La junte militaire au pouvoir en Birmanie a annoncé qu’elle invitait plusieurs organisations armées à base ethnique à participer à des pourparlers de paix préliminaires, à l’exclusion de celles qui ont été déclarées « groupes terroristes ».

Les contacts auront lieu samedi prochain, coïncidant avec la Journée de l’Union, qui commémore l’anniversaire de la signature de l’accord de Panglong de 1947 pour l’établissement d’autonomies au sein du pays, selon le portail d’information Irrawaddy.

La junte militaire poursuit sa répression pour asseoir son contrôle du pays depuis le coup d’État du 1er février 2021. Les manifestations de masse contre le coup d’État ont donné lieu à une insurrection organisée contre l’armée, qui s’est alliée aux milices ethniques historiques du pays.

« Il est nécessaire de se concentrer sur la paix perpétuelle par le biais d’une solution négociée avec des pratiques démocratiques pour résoudre les problèmes politiques dans chaque région », a expliqué la junte militaire dans son communiqué.

Les organisations de l’accord national de cessez-le-feu signé en 2015 et également les groupes non signataires de ce pacte mais qui le sont en tant que signataires du Jubilé de diamant de la Journée de l’Union sont invités.

Ces conditions excluent le gouvernement d’unité nationale issu du comité de représentation du Pyidaungsu Hluttaw, les vestiges du parlement démocratique dissous par les putschistes, car il est classé comme organisation terroriste, tout comme sa branche armée, la Force de défense du peuple.

Le porte-parole de l’un des plus grands groupes ethniques armés, l’Union nationale karen, Padoh Saw Taw Nee, a refusé de participer aux négociations. « Le régime a violé l’accord national de cessez-le-feu (…). L’armée est le principal ennemi, qui a détruit la paix, nous n’avons donc rien à négocier avec elle », a-t-il expliqué.

« C’est pourquoi nous travaillons au renversement de la dictature militaire, le désir le plus fort du peuple, suivi par le désir de construire une démocratie fédérale », a-t-il ajouté.

L’Armée du salut des Rohingyas d’Arakan, le Conseil de restauration de l’État Shan, l’Armée de libération Ta’ang et le Parti progressiste de l’État Shan ont donné des réponses vagues à la proposition, affirmant qu’ils n’avaient pas reçu d’invitation officielle et qu’ils n’avaient donc pas décidé s’ils allaient accepter.

Plus tôt dans la journée de lundi, 38 soldats auraient été tués dans des attaques menées par les Forces de défense populaires dans la région de Sagaing, qui ont utilisé des drones pour bombarder les forces militaires dimanche.

Jusqu’à 20 soldats ont été tués dans une attaque contre 60 soldats à Kale, selon le groupe armé lui-même, qui a déclaré qu’il s’agissait de représailles au bombardement par l’artillerie de la ville de Tinthar dimanche matin, rapporte le site Internet Irrawaddy.

Dix civils, dont plusieurs enfants, ont été blessés par des obus, dont quatre grièvement, et cinq maisons ont été détruites.

Les habitants de cinq autres villages voisins ont fui leurs maisons en raison des attaques d’artillerie de l’armée, selon la Force de défense populaire. Seize autres militaires ont été tués dans une attaque coordonnée par plusieurs groupes armés dans le village de Katha, dimanche.

Par Mathieu Doupeau – Cinktank.com – 8 février 2022

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