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Il y a 20 ans, les premiers travailleurs vietnamiens de chez Bigard arrivaient à Quimperlé

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Premier volet sur le parcours de familles venues du Vietnam pour travailler chez Bigard il y a 20 ans. En juin 2002, une quinzaine d’hommes originaires du Vietnam débarquaient à Quimperlé. 

Employés par un prestataire, ils n’ont découvert qu’ils partaient pour la Bretagne qu’au moment où ils ont posé le pied sur le territoire français.

Cela fait 20 ans que Hung Bach, Que Do et Van Thang Bui vivent en France. Vingt ans qu’ils travaillent dans l’usine quimperloise Bigard en tant que prestataires et salariés d’Euroviande, aujourd’hui Groupe EVS. « Au début des années 2000, un accord intergouvernemental entre la France et le Vietnam a été signé afin de recréer un lien entre les deux pays, Dominique de Villepin étant ministre des Affaires étrangères. Cet accord bilatéral prévoyait d’accueillir en France, via l’agence ministérielle vietnamienne, des personnes souhaitant venir travailler sur le sol français », fait savoir le groupe EVS qui s’était porté volontaire. En tout, en trois ans, 100 Vietnamiens sont venus travailler en France grâce au spécialiste de la découpe.

Premiers pas en Bretagne

Depuis leurs premiers pas en France, ils sont restés liés. Il n’est pas rare, comme ce dimanche de fin mars, qu’ils se réunissent avec leur famille. Ils se souviennent de leurs premiers jours en Bretagne avec précision. Que Do avait 22 ans au moment de son changement de vie. Quelques mois plus tôt, il avait vu dans la presse locale vietnamienne une offre d’emploi de désosseur du groupe Euroviande en France. À lui et à une dizaine d’autres compatriotes, on leur offre un contrat de deux ans à 977 € net par mois.

J’étais jeune et célibataire. Je suis parti sans me poser de question. Pour ceux qui étaient mariés, c’était plus dur.

Le temps d’une formation dans son pays et des démarches administratives, Que Do et ses copains finissent par embarquer dans un avion en juin 2002. « Dans notre pays, les salaires n’étaient pas très hauts, rappelle ce dernier pour justifier son départ. J’étais jeune et célibataire. Je suis parti sans me poser de question. Pour ceux qui étaient mariés, c’était plus dur ». C’était le cas de Van Thang Bui. Il s’éloignait de son épouse Oanh Bui et de sa fille, Yen.

Dans des mobile-homes à Baye

Avec ses camarades venant des provinces du nord du Vietnam, ils atterrissent à Charles-de-Gaulles, à Paris, au mois de juin. « On ne savait pas dans quelle ville on allait. C’est l’entreprise qui a décidé. Certains sont partis à Vitré. Et avec Hung et Van Thang et une dizaine d’autres, on nous a conduits en bus jusqu’à Quimperlé », se remémore Que Do.

Le groupe de travailleurs est alors logé dans des mobile-homes, à Baye. Ils resteront deux ans dans ces logements avant de s’installer dans des appartements. « Il avait fait très chaud en 2002. Trop chaud pour les mobile-homes », sourit Que Do.

On leur fournit aussi des vélos pour faire les trajets quotidiens jusqu’à Quimperlé et rejoindre l’entreprise Bigard. « Cela nous faisait sept kilomètres à parcourir. Comme on était sur un rythme de 13 h 30 à 21 h 30, parfois on rentrait dans la nuit. C’était dur de pédaler pour retourner au camping », souligne-t-il. Heureusement, le charme de Quimperlé opère. La « petite ville calme et les gens sympas » suffisent à compenser les conditions d’atterrissage déstabilisantes.

Une fois les deux années de leur contrat passées, ils signent un CDI. Vingt ans plus tard, tous sont restés en France et dans l’entreprise prestataire Bigard. Tous sauf un. « Un collègue a fait le choix de retourner au Vietnam pour sa retraite. Il n’avait pas de famille ici en Bretagne », explique Que Do. Les trois copains ont construit leur famille à Quimperlé. Ils ont appris le français, même si c’est parfois encore un peu dur. Avec leurs collègues de l’usine, « ça se passe bien », assurent-ils. S’ils retournent régulièrement dans leurs contrées natales, ils n’envisagent plus de s’y installer à nouveau. Leur vie est ici, en Bretagne.

Par Pauline Le Diouris – Le Télégramme – 28 avril 2022

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