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L’histoire des boat people accueillis à Limoges racontée dans un documentaire 

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Trois familles de boat people qui ont trouvé refuge à Limoges dans les années 80 seront les personnages d’un documentaire réalisé par Stéphane Bihan pour France 3 Nouvelle-Aquitaine. Ce film retrace l’histoire de l’exil, de la fuite, mais aussi de la vie d’après…

« Vous vous souvenez du Gatrem (*) Indochine », lance Jean-Luc Fouquet à Mao et son épouse en avançant vers le centre d’hébergement provisoire (**), toujours là, qui les a accueillis en France, il y a presque 40 ans. Le couple arrivait alors du Cambodge fuyant les Khmers rouges de Pol Pot.

« Ça n’a pas tellement changé. Ici, le bus passait. Là, les enfants jouaient au foot », se rappelle encore Jean-Luc Fouquet, qui était à l’époque chargé de leur trouver un travail et un logement.

Cette scène figurera très certainement dans le documentaire que réalise, cet été à Limoges, Stéphane Bihan. À ces côtés, derrière la caméra, son chef opérateur, Mickaël Houdoux filme la scène et capte ces souvenirs.

Les yeux fixés vers le troisième étage, là où ils ont vécu près de six mois, Mao et son épouse ont la mémoire intacte : « La douleur de quitter notre pays a été un peu apaisée, car nous sommes arrivés ici en famille : mes parents, ma sœur, mon mari, nos deux filles, l’une de six ans et demi et l’autre encore bébé… », raconte la femme de Mao.

Ce documentaire de 52 minutes qui sera diffusé sur France 3 Nouvelle-Aquitaine au début de l’année 2023, raconte l’histoire de ces boat people qui ont quitté le Cambodge, le Laos ou le Vietnam par la mer de Chine en direction de l’Amérique du Nord ou de l’Europe.

Plus de 10.000 réfugiés à Limoges

« Il n’y a pas de statistiques mais, pour donner un ordre de grandeur, environ 150.000 réfugiés ont été accueillis en France, dont plus de 10.000 à Limoges entre les années 80 et les années 90 », indique le réalisateur.

C’est donc tout naturellement qu’il tourne son film à Limoges. Sa caméra suivra trois familles à travers trois personnages. « L’objectif est de raconter la fuite, l’exil, le danger, l’arrivée en France, les difficultés, l’intégration mais aussi la vie d’après, leurs enfants… », liste pêle-mêle Stéphane Bihan.

« Cette histoire, je vais la raconter à travers mes trois personnages qui sont de différentes générations. Mao et sa femme sont de la première génération. Ils ont quitté le Cambodge adultes et sont arrivés en France en 1983. Ils ont dû faire le deuil d’un pays perdu. Le second personnage, Aline, a quitté le Vietnam enfant, à l’âge de 9 ans. Elle est de la deuxième génération. Et enfin, mon dernier personnage, Minh est né et vit à Limoges, il est Français issu d’une famille vietnamienne. Chaque génération a vécu l’exil différemment, en vrai ou au travers de ce qu’on leur a raconté ou pas… Trois générations, trois expériences différentes », résume Stéphane Bihan.

Le réalisateur veut aussi raconter « cette France qui n’avait pas peur de l’étranger, cette France accueillante qui n’a jamais eu à le regretter. Cette période était une sorte de concorde nationale, un moment de fierté et un élan de générosité ». Une générosité encore possible aujourd’hui comme en témoigne l’accueil réservé aux réfugiés ukrainiens.

(*) Groupe Aide Travail Reclas Educat Migrat Indochine.
(**) Géré par le Gatrem.

Par Stéphanie Barrat – Le Populaire du Centre – 18 juillet 2022

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