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Cambodge : la victoire du PPC aux élections locales n’empêche pas une timide opposition d’émerger

Dimanche 5 juin, les Cambodgiens se rendaient aux urnes pour élire leurs chefs et conseillers communaux. Il s’agit du premier scrutin depuis les législatives de 2018. Des élections dont la légitimité avait été critiquée en raison de l’absence du principal parti d’opposition dissout de manière contestée par la justice cambodgienne, fin 2017. 

L’enjeu principal de ces élections résidait dans la potentielle émergence d’une opposition viable. À cette heure, les résultats préliminaires attribuent environ 75% des suffrages au Parti du peuple cambodgien (PPC), présidé par le Premier ministre Hun Sen. Un score qui, s’il se confirme, lui permet d’obtenir 1 648 postes de chefs de communes. Tous sauf quatre.

Quatre communes ont été remportées par le Parti de la bougie qui se présentait comme la principale alternative au PPC d’Hun Sen. Sur 17 partis inscrits, c’est la seule formation politique, à l’exception du parti au pouvoir, à avoir présenté des candidats dans presque toutes les circonscriptions.

Reste que le parti majoritaire, tout puissant, promettant « Paix, stabilité et développement » à un peuple gardant en mémoire la guerre civile et le régime khmer rouge continue de séduire une part importante de l’électorat.

Le Parti de la bougie, seule véritable opposition

Quatre communes pour un parti se présentant comme une alternative, c’est évidemment très peu. Mais, même avec environ 22% des voix, le Parti de la bougie est bien le seul à avoir mobilisé une part conséquente de l’électorat depuis la dissolution du PSNC. Pour rappel, lors des élections législatives de 2018, le parti d’Hun Sen avait remporté la totalité des sièges de l’Assemblée nationale.

Le parti arrivé second ne comptait alors qu’environ 6% des suffrages. Malgré des résultats décevants au vu des ambitions annoncées, le Parti de la bougie devrait obtenir quelques milliers de postes de conseillers communaux. S’ils n’auront que peu d’influence, on peut tout de même dire qu’un parti d’opposition a gagné du terrain.

Pouvoir sans partage

Le parti majoritaire va donc devoir apprendre à composer avec cette nouvelle formation à un an des élections législatives. Car le Parti du peuple cambodgien a pris l’habitude d’exercer un pouvoir sans conteste depuis la dissolution du principal parti d’opposition en 2017. De nombreuses organisations internationales et plusieurs États occidentaux déplorent également une dégradation accentuée des libertés fondamentales.

Le gouvernement de Hun Sen, inamovible Premier ministre au pouvoir depuis 37 ans, est ainsi régulièrement accusé de chercher à réduire au silence les voix d’opposition, politiques ou non, tout en maintenant un verni de démocratie.

Comme à chaque élection, des accusations d’irrégularités dans la campagne, le scrutin et le dépouillement ont émaillé le processus électoral. Le Parti de la bougie qui a déclaré hier que ces élections n’étaient « ni libres, ni justes », a néanmoins accepté les résultats et se tourne déjà vers les élections législatives de 2023.

Par Juliette Buchez – Radio France Internationale – 7 juin 2022

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