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Birmanie : discret hommage pour les 75 ans de l’assassinat du héros de l’indépendance et père d’Aung San Suu Kyi

La junte birmane a commémoré mardi en catimini les 75 ans de l’assassinat d’Aung San, héros de l’indépendance et père de l’ancienne dirigeante renversée Aung San Suu Kyi, alors que le pays traverse une période de chaos depuis le coup d’État de février 2021. 

Selon un média officiel, le général Soe Win, numéro deux du régime militaire, a déposé une couronne de fleurs au mausolée des Martyrs de Rangoun, dédié à Aung San et aux huit autres personnes tuées le 19 juillet 1947 par un groupe politique rival.

Aucun représentant des pays occidentaux, qui dénoncent les violences commises par l’armée au pouvoir contre le mouvement pro-démocratie, n’a assisté à la discrète cérémonie, selon une source diplomatique.

Assassiné à l’âge de 32 ans

Durant le jour des Martyrs, le mausolée voit en temps normal des centaines de personnes se réunir pour rendre un hommage. Ailleurs à Rangoun, autour du somptueux bâtiment de style colonial où Aung San et d’autres leaders pour l’indépendance ont été tués par balles, les routes étaient désertées, sauf par les Jeep des soldats en patrouille. Le silence a été interrompu par des coups de klaxon à 10h37, à l’heure exacte de l’assassinat, ont constaté des journalistes de l’AFP. La population civile s’exprime souvent de cette manière, depuis le coup d’État et la sanglante répression de l’opposition qui a suivi. Des médias locaux rapportent que des manifestations de petite ampleur ont eu lieu dans les régions de Tanintharyi (Sud) et de Sagaing (Nord), ainsi que l’État Karen (Sud-Est).

Surnommé affectueusement «Bogyoke» («le général»), Aung San a contribué à chasser le Japon du pays en 1945, avant de prendre la tête du mouvement pour l’indépendance face aux Britanniques, qui avaient repris possession de leur ancien territoire après la Deuxième guerre mondiale. Il a été assassiné à l’âge de 32 ans, quelques mois avant que son rêve ne s’accomplisse.

Sa fille Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix en 1991, incarne le destin tumultueux de la Birmanie depuis plusieurs décennies, à la fois icône de la démocratie puis paria à l’international avec les persécutions contre les Rohingyas. L’ancienne dirigeante, âgée de 77 ans, arrêtée lors du coup d’État et transférée fin juin dans une prison, fait face à plusieurs procès pour des chefs d’accusation qui peuvent lui valoir jusqu’à un total de 150 ans de détention.

Le Figaro avec Agence France Presse – 19 juillet 2022

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