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En proie au chaos, la Birmanie face à l’inflation galopante

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Malgré la mousson, des dizaines de personnes font la queue dans les rues de Rangoun pour de l’huile de cuisson subventionnée, un des nombreux produits devenus plus rares et plus chers avec la double crise politique et économique en Birmanie.

Le pays, dirigé par une junte militaire depuis le coup d’Etat du 1er février, n’échappe pas à la fièvre de l’inflation, grimpée à 17,8% en avril selon les dernières données de l’Office national de la statistique. «Si une seule personne travaille, la famille n’aura pas assez d’argent pour manger», explique Khin Khin Than, 55 ans, qui attend de pouvoir remplir sa bouteille en plastique d’huile vendue par une association locale.

Cette femme au foyer a calculé que le prix de l’huile est passé de 5.000 kyats à 9.000 kyats (4,20 EUR) pour 1,6 litre, soit une augmentation de près de 80%. Alors que le régime réprime les voix contestataires, même le journal officiel évoque presque quotidiennement les mauvaises nouvelles à propos du riz, des œufs, des légumes ou des loyers qui deviennent plus chers.

L’inflation porte un coup sévère à la Birmanie dont le PIB cette année est de 13% inférieur à celui de 2019, selon les projections de la Banque mondiale. Près de 40% de la population vit sous le seuil de pauvreté, d’après l’institution qui liste les maux de l’économie: hausse du prix des produits importés en raison du conflit en Ukraine, coupures d’électricité, conflits armés dans le pays, plusieurs changements de politiques de la junte…

Générosité

La semaine dernière, le prix de l’essence a augmenté de six centimes d’euro en une nuit, pour atteindre un record de 2.440 kyats le litre (1,15 EUR). Les médias officiels ont rapporté jeudi que la junte avait lancé un comité de pilotage pour importer du pétrole de Russie, un des rares alliés de la Birmanie de plus en plus isolée sur la scène internationale.

Dans ce contexte, beaucoup se reposent sur la générosité pour se remplir l’estomac. «Si nous cuisinons à la maison, il n’y a pas d’électricité, le riz est cher à acheter», déclare Lay Lay, l’une des centaines de personnes qui attendent devant un temple bouddhiste à Rangoun pour un repas gratuit de riz et de curry. «Les ingrédients sont trop chers pour quelqu’un à la retraite», assure-t-il.

Ashin Ottamasiri, le moine qui supervise la distribution, indique que son temple propose chaque jour 500 coupons qui donnent droit à un repas cuisiné par les moines avec la nourriture qu’eux-mêmes reçoivent en offrandes. «Mais certains jours, il y a plus de 600 personnes», admet-il. «Si nous manquons de riz et de curry, nous donnons des gâteaux, des snacks et des fruits.» «Je ne peux pas donner un refuge à beaucoup de personnes mais je peux partager de la nourriture, pour qu’elles aient les mêmes repas que moi», dit-il.

Le Figaro avec Agence France Presse – 19 août 2022

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