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Au Vietnam, les populaires courses de boeufs font leur retour

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Nourris aux oeufs et à la bière, les deux bœufs blancs de Nguyen Van Liet gagnent la course sous les acclamations de milliers de spectateurs dans un champ boueux du delta du Mékong, au Vietnam.

C’est la course annuelle de bœufs Bay Nui, un rituel de la minorité khmère, qui vit principalement dans le sud du pays, près du Cambodge.

La paire n°03, propriété de Liet, avec leurs grands yeux sombres, de longues pattes et des cornes incurvées, cachaient leur force sous une apparence douce d’animal de labour des rizières du sud du Vietnam.  

“Sur les quatre tournois auxquels ils ont participé, ils en ont remporté trois”, lance fièrement Liet à l’AFP avant la course.

La compétition, qui oppose cette année 56 paires de bœufs, se déroule dans la province d’An Giang dans le cadre du festival Sene Dolta, au cours duquel la communauté khmère vénère ses ancêtres autour d’activités sportives et artistiques.

A l’origine, l’événement aurait été créé par des moines pour exprimer leur gratitude envers les agriculteurs qui les aidaient à labourer leur sol avant la nouvelle récolte de riz.

Liet a acheté ses boeufs en 2013 à prix d’or, 700 euros – environ un an de salaire -, déterminé à en faire des coureurs professionnels.

“Comme j’avais déjà élevé des bœufs pour le labour, je pouvais dire lesquels étaient bons et lesquels ne l’étaient pas”, indique Liet, expliquant avoir appris de son grand-père et de son père, qui ont élevé des bœufs pendant des années pour travailler les rizières de la famille. 

“Un bœuf de course doit être grand, en forme et souple”.

Ils doivent avoir la taille parfaite – ni trop grands, ni trop petits – pour atteindre leur vitesse maximale. 

Pour les aider, l’herbe, leur nourriture habituelle, est remplacée par des œufs, du jus de noix de coco et de la bière environ un mois avant le grand jour.

Vacher fort, vacher mou

Sur le terrain, c’est aux vachers de tirer le meilleur de l’animal.

“Les bœufs peuvent faire la différence entre un vacher fort et un vacher trop mou”, avance le vacher Le Minh Vuong.

Alors que la course prenait de la vitesse et que la boue commençait à éclabousser, les vachers agitaient de plus en plus fort un bâton pointu pour inciter les bœufs à accélérer le rythme.

Mais certains dans le public se sont dits déçus. 

“Je n’ai vu qu’un seul bon attelage”, affirme Lam Tai, qui avait fait le déplacement pour la course. “Je pense que c’est peut-être parce que les bœufs sont restés inactifs pendant quelques années. Ils ont peut-être perdu leur familiarité avec les foules et la course”. 

Le vainqueur de cette année gagne une moto et un prix en espèces de 890 dollars, de quoi nourrir les animaux pour un an.

Mais pour le vacher Chau Duonl, le prix n’a pas d’importance: “Ce n’est pas une question d’argent, c’est du plaisir”.

Agence France Presse – 25 septembre 2022

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