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Thaïlande. Un activiste condamné à 28 ans de prison pour avoir insulté la monarchie sur Internet

Mongkol Tirakote, 29 ans, fait partie des activistes qui demandent depuis juillet 2020 une réforme de la monarchie thaïlandaise. Ce jeudi 26 janvier 2023, il a été condamné à 28 ans de prison, en vertu de la loi controversée sur le crime de lèse-majesté.

Un Thaïlandais a été condamné à 28 ans d’emprisonnement pour avoir insulté la monarchie dans des publications en ligne, en vertu de la loi controversée sur le crime de lèse-majesté, a annoncé ce jeudi 26 janvier 2023 son avocat. Un tribunal de Chiang Rai (nord de la Thaïlande) a reconnu coupable Mongkol Tirakote, 29 ans, activiste et vendeur de vêtements en ligne, dans deux affaires de diffamation contre la famille royale.

Sa peine a été réduite de 42 ans à 28 ans après son témoignage, a précisé à l’AFP son avocat. Il a été libéré contre une caution de 300 000 bahts (environ 8 400 €). Mongkol Tirakote a fait appel de sa condamnation. Un troisième dossier de diffamation, pour des publications sur Internet l’an dernier, doit avoir lieu en mars.

Il s’agit de la deuxième peine la plus lourde pour lèse-majesté, après qu’une Thaïlandaise a été condamnée à 43 ans de prison en 2021, selon Sunai Phasuk, chercheur pour l’ONG Human Rights Watch. Elle avait posté quelques enregistrements audio sur YouTube et Facebook, qui lui ont attiré les foudres du pouvoir thaïlandais.

Le redoutable article 112 sur la lèse-majesté, l’un des plus sévères dans le monde de ce type, prévoit des peines de trois à quinze ans de prison pour toute personne reconnue coupable de diffamation envers le roi et sa famille.

Des manifestations de grande ampleur ont éclaté à partir de juillet 2020 pour réclamer une refonte en profondeur de la toute-puissante monarchie, notamment l’abolition de l’article 112, utilisé pour étouffer toute contestation politique selon ses détracteurs. Le 10 novembre, la Cour constitutionnelle avait jugé que réclamer publiquement une réforme de l’institution monarchique équivalait à « une tentative de renverser l’État ». ​En clair, les activistes qui réclament l’abrogation du crime de lèse-majesté, ou plus de transparence sur les finances royales, risquent désormais la perpétuité.

Depuis novembre 2020, selon l’association Thai Lawyers for Human Rights (TLHR), plus de 200 protestataires ont été inculpés en vertu de l’article 112 qui n’avait plus été utilisé entre 2018 et 2020.

Par Emile Benech – Ouest France avec Agence France Presse – 26 janvier 2023

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