Une « grève silencieuse » pour marquer l’anniversaire du putsch
Une « grève silencieuse » a été organisée mercredi dans les grandes villes de Birmanie afin de marquer le deuxième anniversaire du putsch militaire du 1er février 2021.
Accusant la Ligue nationale pour la démocratie (LND) d’avoir truqué les élections législatives de novembre 2020, l’armée a chassé du pouvoir il y a deux ans le gouvernement de la dirigeante démocratiquement élue Aung San Suu Kyi.
Le coup d’Etat a plongé le pays d’Asie du Sud-Est dans le chaos, et la répression sanglante des vastes manifestations par les forces de sécurité ont poussé les pays occidentaux à imposer de nouvelles sanctions à la Birmanie.
La junte militaire devrait publier un communiqué plus tard dans la journée dans lequel elle pourrait annoncer le prolongement de l’état d’urgence.
Cette mesure, décrétée après le putsch militaire, devait durer un an, mais a depuis été prolongée deux fois.
L’état d’urgence doit normalement se terminer mercredi. La constitution birmane permet encore de le prolonger par deux fois.
MANIFESTATIONS SILENCIEUSES
Des images diffusées sur les réseaux sociaux montraient les rues de Rangoun ou Mandalay, principales villes du pays, désertées, une manifestation silencieuse contre la junte, selon les opposants.
En Thaïlande, des centaines de manifestants se sont rassemblés devant l’ambassade de Birmanie à Bangkok. Des activistes ont également organisé des manifestations à Manille, aux Philippines.
« Nous sommes le peuple, nous détenons l’avenir », ont scandé les contestataires rassemblés à Bangkok. « La révolution doit triompher. »
Plusieurs pays occidentaux comme les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l’Australie ou le Canada, ont imposé mardi de nouvelles sanctions à la Birmanie.
Le secrétaire général du cabinet du Premier ministre japonais, Hirokazu Matsuno, a de son côté appelé la junte à rétablir la démocratie. Le Japon était l’un des principaux donateurs et investisseurs de la Birmanie avant le coup d’Etat.
La junte birmane s’est engagée à organiser des élections en août prochain. Les médias officiels birmans ont récemment annoncé que les partis devraient satisfaire à des exigences strictes pour pouvoir se présenter, ce qui, selon les observateurs, pourrait permettre à l’armée et renforcer son emprise sur la politique en écartant ses opposants.
Par Ed Davies – Reuters – 1er février 2023
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