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7 février : la fête nationale des Shans, peuple rebelle de Birmanie

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La fête nationale des Shans (ဝၼ်းၶိူဝ်းတႆ) commémore l’union de plusieurs principautés Shan en un seul État Shan le 7 février 1947.

Les Shans (ou Taï) forment un peuple de quelque 5 millions de personnes vivant dans l’est de la Birmanie, soit 10% de la population du pays. Avec d’autres minorités (Kachins, Karens, Chins…), les Shans ont ensuite accepté de négocier avec les Bamars (Birmans, l’ethnie majoritaire) pour fonder l’Union Birmane, faute d’accéder chacun à l’indépendance. L’esprit de l’’accord de Panglong du 12 février, après le coup d’État de Ne Win, en 1962.

Les princes locaux, les saopha, ont perdu tout leur pouvoir et les Shans sont entrés en rébellion contre le pouvoir birman. Ils revendiquent l’indépendance de l’État Shan (ရှမ်းပြည်နယ်) qui occupe aujourd’hui un quart de la Birmanie. En février 1947, les Shans se sont dotés d’un drapeau national et d’un grand conseil.

Depuis 1962, et aujourd’hui encore, une partie de ce territoire échappe au pouvoir central. La situation est très complexe car l’État Shan abrite de nombreux groupes ethniques, dont plusieurs entretiennent une armée. Certains ont signé un accord avec le gouvernement birman de Naypyidaw, et sont parfois manipulés par les Birmans contre les Shans, d’autres au contraire, demeurent en rébellion.

Des guerres fraternelles entre l’Armée de libération nationale Ta’ang (TNLA), Shan State Progress Party (SSPP), United Wa State Army (UWSA) d’un côté et le Restoration Council of Shan State (RCSS) de l’autre n’ont pas encore trouvé d’issue, même si la situation réelle du conflit armé s’est un peu améliorée ces derniers mois.

Politiquement, les forces armées de l’État Shan ont également des perspectives différentes concernant la guerre civile en cours, exacerbée par le soulèvement de la population Bamar contre la junte militaire depuis le coup d’État militaire de février 2021.

Cette fête nationale a été plus ou moins tolérée par les autorités centrales, selon les époques. Elle est aussi célébrée dans la diaspora, en Thaïlande (appelés Thai Yai) ou au Canada (le pays où s’est réfugiée la famille de Sao Shwe Thaik, le dernier saopha des Shans, qui fut aussi président de la Birmanie, renversé en 1962 et mort en prison).

BiblioMonde Edition – 7 février 2023

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