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Thaïlande : liberté provisoire pour deux militantes accusées de lèse-majesté, en grève de la faim

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Deux jeunes militantes accusées d’avoir insulté la famille royale thaïlandaise vont être remises en liberté provisoire, en raison du risque pour leur vie entraîné par leur grève de la faim, a décidé mardi 7 février la justice thaïlandaise.

Tantawan Tuatulanon, 21 ans, et Orawan Phupong, 23 ans, sont accusées d’avoir commis un crime de lèse-majesté envers le roi Maha Vajiralongkorn et sa famille, lors de deux manifestations séparées à Bangkok début 2022 – l’une devant des bâtiments des Nations unies et l’autre en face d’un centre commercial – selon l’association Thai Lawyers for Human Rights (TLHR). Elles ont arrêté de s’alimenter le 18 janvier pour demander précisément l’abolition de ce crime, sévèrement réprimé, et d’autres réformes pro-démocratie.

«Si elles sont maintenues en détention, elles pourraient perdre la vie»

Le tribunal a jugé qu’il n’était pas approprié de maintenir en détention provisoire les deux jeunes femmes, en raison de la détérioration de leur état de santé. «Si elles sont maintenues en détention, elles pourraient perdre la vie», a-t-il souligné.

La santé des deux jeunes militantes s’était détériorée, après trois semaines de grève de la faim, avait indiqué lundi 6 février dans une publication sur Facebook, l’hôpital de l’université Thammasat, au nord de Bangkok, où elles sont soignées.

«Les organes vitaux, comme les reins, commencent à fonctionner plus lentement», avait déclaré aux journalistes Paruhat Tor-udom, le directeur de l’hôpital. Les deux femmes ne se nourrissent plus et ont également refusé des injections intraveineuses contenant du glucose et du sodium. En attente de leur procès, Tantawan et Orawan avaient également refusé leur libération sous caution, en signe de solidarité avec les autres militants incarcérés.

Un des pays les plus sévères sur le crime de lèse-majesté

Le redoutable article 112 sur le crime de lèse-majesté, l’un des plus sévères dans le monde de ce type, prévoit des peines de trois à 15 ans de prison pour toute personne reconnue coupable de diffamation envers la famille royale thaïlandaise.

Des manifestations de grande ampleur ont eu lieu en 2020 pour réclamer une refonte en profondeur de la monarchie, notamment l’abolition de l’article 112, utilisé pour étouffer toute contestation politique selon ses détracteurs. Depuis 2020, selon THLR, 224 protestataires ont été inculpés de crime de lèse-majesté. Le royaume se prépare à des élections législatives en mai.

Le Figaro avec Agence France Presse – 7 février 2023

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