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Le parti d’Aung San Suu Kyi dissous par la junte birmane

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La Ligue nationale pour la démocratie, creuset des aspirations démocratiques en Birmanie depuis 30 ans, va voir «son statut de parti politique automatiquement annulé» à partir de ce mercredi.

Le parti d’Aung San Suu Kyi, qui avait largement remporté les élections législatives en Birmanie en 2015 et 2020, va perdre toute existence légale à la suite d’une décision d’un organe lié au gouvernement militaire. L’annonce, émanant de la commission électorale mise en place par la junte et présentée mardi sur la télévision d’Etat MRTV, a été justifiée par des raisons techniques : la Ligue nationale pour la démocratie (LND) «verra son statut de parti politique automatiquement annulé» à partir de mercredi faute d’avoir rempli les conditions pour se réinscrire.

Les militaires avaient justifié leur coup d’Etat de février 2021 par des accusations contestées de fraudes électorales massives lors du scrutin remporté par la LND en 2020, fermant ainsi une parenthèse de dix ans d’expérience démocratique et plongeant le pays dans le chaos. L’armée au pouvoir promet depuis d’organiser un scrutin. Mais en février, les militaires, qui envisageaient d’abord la tenue d’élections avant août, ont mis en avant des raisons sécuritaires et logistiques pour retarder l’échéance de six mois supplémentaires, dans un pays en proie à un violent conflit civil qui échappe en partie à leur contrôle.

Nouvelle loi électorale

En janvier, la commission électorale avait donné deux mois aux partis politiques pour se réinscrire conformément à une nouvelle loi électorale stricte rédigée par l’armée, en prévision de nouveaux scrutins qui, selon les opposants de la junte, ne seront ni libres ni équitables. Seuls 50 des 90 partis existants ont demandé à se réinscrire conformément aux nouvelles règles, a déclaré la chaîne de télévision publique MRTV. Certains dirigeants en exil avaient précédemment appelé leur mouvement à ne pas se conformer à cette nouvelle loi électorale qui impose notamment aux partis voulant disputer des élections de mobiliser au moins 100 000 adhérents dans un délai de 90 jours après leur inscription. Il n’est pas précisé comment et par qui seront vérifiés si ces conditions sont remplies.

Libération avec Agence France Presse – 29 mars 2023

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