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Le cyclone Mocha fait au moins 81 morts en Birmanie, aucune victime signalée au Bangladesh

Ce bilan pourrait encore s’alourdir car, selon les Nations unies, les problèmes de communication ne permettent pas encore d’évaluer les dégâts dans l’Etat de Rakhine, dans l’ouest du pays, où vit l’essentiel de la minorité rohingya.

Le bilan du cyclone Mocha s’est encore alourdi, mardi 16 mai, pour atteindre quatre-vingt-un morts dans l’ouest de la Birmanie, ont rapporté des responsables locaux et des médias soutenus par la junte.

Avec des vents allant jusqu’à 195 kilomètres par heure, la plus grosse tempête depuis plus d’une décennie dans le golfe du Bengale s’est abattue dimanche entre Sittwe, capitale de l’Etat de Rakhine, dans l’ouest de la Birmanie, et Cox’s Bazar au Bangladesh voisin.

Quarante-six personnes ont trouvé la mort à Khaung Doke Kar et à Bu Ma, près de Sittwe, ont indiqué à l’Agence France-Presse (AFP) des responsables locaux et des habitants.

« Il y aura d’autres morts car plus d’une centaine de personnes sont portées disparues », prévient Karlo, chef de Bu Ma., près de Sittwe, ont rapporté à un journaliste de l’AFP des responsables locaux et des habitants. « Il y aura d’autres morts car plus d’une centaine de personnes sont portées disparues », a prévenu un administrateur du village de Bu Ma.

Treize personnes ont été tuées dans l’effondrement d’un monastère dans le canton de Rathedaung, au nord de Sittwe, et une femme est morte dans une localité voisine dans l’effondrement d’un édifice, a rapporté mardi la chaîne de télévision publique MRTV.

Un précédent bilan établi lundi par la junte faisait état de cinq morts et d’un nombre non précisé de blessés. On ignore si certains des morts de Khaung Doke Kar et de Bu Ma étaient inclus dans ce décompte.

Lundi, la junte a précisé que 864 maisons et quatorze hôpitaux ou cliniques avaient été endommagés par le cyclone à travers le pays.

Les communications avec Sittwe, où vivent 150 000 personnes, restaient très difficiles lundi. Des centaines d’habitants qui étaient partis s’abriter sur les hauteurs regagnaient cette ville par une route jonchée d’arbres, de pylônes et de câbles électriques, selon des correspondants de l’AFP. A 10 kilomètres de Sittwe, un poste de contrôle militaire interdisait l’accès aux voitures, obligeant la population à poursuivre son chemin à moto ou à pied.

D’importants dégâts dans les camps de réfugiés

Selon les Nations unies, les problèmes de communication ne permettent pas encore d’évaluer les dégâts dans l’Etat de Rakhine, dans l’ouest du pays, où vit l’essentiel de la minorité musulmane rohingya. « Les premières informations qui remontent laissent penser que les dégâts sont importants », a souligné dimanche soir le bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA).

Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a pour sa part déclaré qu’il cherchait à confirmer des informations selon lesquelles des Rohingya dans des camps de déplacés avaient trouvé la mort dans la tempête.

Les médias d’Etat ont montré des troupes, à l’aéroport de Sittwe lundi, déchargeant des avions remplis d’aide. Mais selon des Rohingya, l’aide ne leur est pas encore parvenue.

Pékin s’est dit « disposé à fournir une aide d’urgence en cas de catastrophe », selon un communiqué publié par l’ambassade de Chine en Birmanie sur sa page Facebook.

Au Bangladesh, Mocha était en grande partie passé dimanche en fin de journée, causant d’importants dégâts matériels dans les tentaculaires camps de réfugiés, où vivent près de un million de Rohingya. Aucun mort n’est toutefois à déplorer dans ce pays, selon les autorités.

« Même si l’impact du cyclone aurait pu être bien plus grave, les camps de réfugiés ont été sérieusement affectés et des milliers de personnes ont désespérément besoin d’aide », a néanmoins alerté l’ONU, lançant un appel d’urgence.

Ces dernières années, une amélioration des prévisions météorologiques et des évacuations plus efficaces ont drastiquement réduit le nombre des personnes tuées dans des cyclones.

En 2008, le cyclone Nargis avait dévasté le delta de l’Irrawaddy en Birmanie, faisant au moins 138 000 morts. Le gouvernement avait fait l’objet de critiques internationales pour sa gestion de cette catastrophe naturelle, accusé d’avoir bloqué l’aide d’urgence et refusé l’accès aux travailleurs et aux fournitures humanitaires.

Le Monde avec Agence France Presse – 16 mai 2023

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