La Thaïlande défend l’invitation lancée à la junte birmane, au grand dam de l’Asean
La Thaïlande a décidé de rouvrir dès ce 20 juin un dialogue avec la junte militaire au pouvoir Birmanie, une décision en contradiction avec la politique officielle de l’Association des nations du sud-est asiatique qui consiste à isoler les généraux, et qui a suscité des réactions indignées dans les pays voisins.
L’Indonésie, à la tête de l’Asean, la Malaisie et Singapour, ont fait savoir qu’ils ne participeraient pas à ces pourparlers non-officiels. Depuis l’échec d’un processus de paix en cinq points qui comprenait notamment l’arrêt des combats et des discussions avec l’opposition, que les généraux birmans n’ont pas honoré, la stratégie de l’Asean a consisté à isoler diplomatiquement la Birmanie, sans résultat très probant.
Le pays affecté par le conflit
La Thaïlande justifie son action unilatérale par le fait qu’en tant que voisin direct de la Birmanie, elle est plus affectée par la durée du conflit qui fait affluer sur son territoire des réfugiés toujours plus nombreux.
Le Cambodge, le Laos et Brunei et des représentants indiens ont accepté l’invitation restée secrète jusqu’ici. L’actuel gouvernement thaïlandais est lui-même issu des rangs de l’armée, alors qu’au cours de récentes élections, le peuple a donné une large victoire à un parti réformiste qui souhaite adopter une ligne dure face aux généraux birmans.
Par Carol Isoux – Radio France Internationale – 20 juin 2023