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La coalition majoritaire en Thaïlande s’entend sur le président de la Chambre basse

Le Parlement thaïlandais a repris du service lundi après la pause électorale de mai, et les députés ont approuvé mardi le président de la Chambre basse, malgré des tensions au sein de la majorité.

Les députés thaïlandais fraîchement élus ont approuvé mardi au poste de président de la Chambre basse le chef d’un petit parti, considéré comme le meilleur compromis pour les deux premiers partis qui cherchent à former ensemble un gouvernement de coalition.

Le parti Move Forward, vainqueur des élections, et le Pheu Thai, invaincu jusque-là aux urnes depuis 2001, revendiquaient chacun avec force depuis plusieurs semaines la présidence de la Chambre des représentants, un poste crucial pour l’adoption des projets de loi et le contrôle du calendrier des votes législatifs clés.

Les deux poids lourds et leurs alliés ont finalement opté pour Wan Muhamad Noor Matha, 79 ans.

Wan Noor représente le Parti Prachachart, membre de l’alliance de huit partis formée autour du Move Forward et du Pheu Thai, qui ont tous deux dominé les élections du 14 mai, écrasant les représentants de l’establishment militaro-royaliste.

Ce Malais musulman du sud de la Thaïlande, issu d’une des nombreuses minorités ethniques du pays, a déjà été président de la chambre et entretient des liens étroits avec les dirigeants du Pheu Thai. Il est le seul à avoir été sélectionné. Sa nomination doit encore recevoir l’approbation royale.

L’une de ses premières tâches va consister à organiser le vote parlementaire pour nommer le Premier ministre en vue de former le prochain gouvernement.

Ce vote fait intervenir les 750 membres des deux chambres du Parlement, soit les 500 députés élus le 14 mai dernier et 250 sénateurs nommés par des instances inféodées à l’establishment conservateur dont les figures politiques ont échoué aux urnes en mai dernier après neuf années au pouvoir gagnées par un coup d’Etat en 2014.

La coalition du renouveau, qui totalise 312 sièges, soutient le leader du parti Move Forward, Pita Limjaroenrat, pour le poste de Premier ministre. Mais il faut au candidat progressiste au moins 376 voix pour espérer devenir chef du gouvernement, sachant que les sénateurs ont été nommés par l’ex-junte militaire avec comme objectif de bloquer toute majorité politique non conforme aux vues de l’establishment conservateur.

Or, le programme politique du Move Forward est sans aucun doute le plus antagoniste qui soit à la doxa royaliste, notamment sa tendance à vouloir ouvrir le débat sur le statut de la monarchie, sujet extrêmement tabou au sein de l’élite, et son projet d’amender la loi de lèse-majesté.

Il est difficile de prédire comment les partis de la coalition réagiront si Pita Limjaroenrat ne parvient pas à se faire élire par l’assemblée bicamérale, mais il est certain que si la majorité des électeurs thaïlandais se voit une fois de plus voler son vote, les risques de nouveaux troubles politiques venant de la rue sont importants.

Lepetitjournal.com – 5 juillet 2023

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